Généralement, les bébés commencent à ramper entre sept et dix mois. Mais, tout comme les adultes, chacun va à son rythme : certains le font plus tôt ou plus tard, d’autres sautent tout simplement cette étape ! Pourtant, selon une étude publiée en juillet dernier dans la revue Infancy, ramper serait essentiel pour que le nourrisson ait une meilleure perception du risque et évite mieux les chutes.
Ramper influence la perception du risque et le comportement des bébés
"La principale différence entre les bébés qui sont tombés dans l'eau et ceux qui l’ont évité était l'expérience plus ou moins grande qu'ils avaient en rampant, explique Carolina Burnay, l’un des auteurs de l’étude. Un résultat très intéressant est que la quantité d'expériences antérieures que les bébés ont eu en rampant a influencé leur perception du risque et leur comportement, même lorsqu'ils marchaient déjà. Il semble donc très utile pour les bébés de ramper et d'explorer leur environnement". Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont testé le comportement de plusieurs bébés autour d’une baignoire remplie d’eau. “Les soignants doivent être conscients du rôle important que joue le rampement dans le développement du nourrisson, poursuit Carolina Burnay. En touchant le sol et en y regardant de près, les nourrissons apprennent à distinguer les surfaces sûres des surfaces dangereuses pour se déplacer et commencer à éviter les chutes, dans l'eau ou pas. Surprotéger les bébés en limitant leurs possibilités de se déplacer par eux-mêmes ne les protège pas, au contraire, cela retarde leur développement de la perception des situations à risque”.
Beaucoup d’enfant se sont arrêtés avant d’arriver jusqu’à l’eau
Carolina Burnay a également participé à une autre étude, publiée le 1er août dernier dans la revue Developmental Psychobiology. Lors de ces travaux, les chercheurs ont voulu comprendre la façon dont les bébés interagissent avec une pente menant à un point d'eau. Concrètement, ils les ont fait se déplacer dans l’eau, le long d’une pente progressive qui ressemble à celle d’une plage pour entrer dans l’eau. “Avant ces études, nous connaissions des statistiques sur les noyades chez les bébés, des chiffres comme le nombre de bébés qui se noient chaque année, le nombre de noyades survenant sur les plages ou les piscines et les âges les plus représentés, développe Carolina Burnay. Cette nouvelle approche étudie comment les nourrissons se comportent face à l’eau, quand et comment ils commencent à percevoir le risque et à éviter la noyade. Si nous voulons développer de meilleures stratégies pour prévenir la noyade chez les jeunes enfants, nous devons comprendre comment ils interagissent avec les plans d'eau”. Les scientifiques n’ont pas trouvé de lien entre la façon d’aller dans l’eau - en marchant ou en rampant - et le risque de noyade. Mais ils ont observé que plusieurs enfants ont d’eux-mêmes arrêté d’avancer avant d’arriver à l’eau, sûrement parce qu’ils sentaient le danger.
Avec la pente, les bébés peuvent accéder seuls à l’eau
Cette étude souligne que l’accès à l’eau profonde via une pente - qu’il s’agisse de la mer, de rivières, de lacs ou encore de piscines - est particulièrement dangereux pour les bébés car cela augmente le risque qu’ils y accèdent seuls. Les scientifiques encouragent donc les parents et les personnes travaillant avec des enfants à bien les surveiller lorsqu’il y a un point d’eau aux alentours. En France, depuis 2004, tous les propriétaires de piscines privées doivent être équipées d'un dispositif de sécurité afin de prévenir les risques de noyade. Il peut s’agir d’une barrière de protection, d’un système d'alarme sonore, d’une couverture de sécurité ou encore d’un abri de type véranda recouvrant intégralement le bassin.