- Des pays comme Israël ou l’Allemagne ont déjà tranché la question : il y aura bien une troisième dose de vaccin contre la Covid-19.
- Le gouvernement français attend l’avis de la HAS pour prendre une décision, probablement à la rentrée.
Plus de 42 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19 en France, dont 35 000 qui sont totalement vaccinées, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. Mais jusqu’à quand leur immunité est-elle garantie par le vaccin ? “Nous n’avons pas encore toutes les connaissances scientifiques permettant d’établir une campagne de revaccination. La plupart des vaccinés sont protégés au moins neuf mois. Sur un an, on manque encore de recul”, élude le ministère de la Santé, interrogé par le HuffPost ce mardi 3 août, concernant un éventuel élargissement de l’accès à la troisième dose.
La HAS approuve un rappel pour les personnes vulnérables ou âgées
Pourtant, d’autres pays ont déjà sauté le pas. Depuis le 1er juillet en Israël, les plus de 60 ans peuvent recevoir une troisième dose de vaccin uniquement si leur deuxième a été faite plus de six mois auparavant. En Allemagne, dès le 1er septembre, les personnes les plus vulnérables et celles n’ayant pas reçu un vaccin à ARN messager pourront également recevoir une 3ème dose. En France, le président de la République, Emmanuel Macron, avait indiqué lors de son allocution du 12 juillet dernier que "ceux vaccinés les premiers, c’est-à-dire en janvier-février, verront prochainement leur taux d’anticorps baisser, leur immunité diminuer". Il avait ajouté que les troisièmes doses seraient disponibles pour ces personnes dès la rentrée prochaine. Pourtant, quelques jours plus tard, le 28 juillet, la Haute Autorité de Santé (HAS) rendait un avis en faveur d’un rappel mais uniquement pour les personnes vulnérables et celles âgées de plus de 80 ans. Pour les autres, la HAS devrait se prononcer à la fin du mois d’août.
La priorité de l’été : l’élargissement de la campagne vaccinale
Une étude publiée en avril dernier dans la revue Clinical Infectious montrait qu’au bout de quelques mois, les personnes âgées ou très à risque avaient beaucoup moins d’anticorps. Ils observaient qu’après une deuxième injection, 31,3 % des personnes de plus de 80 ans n’avaient pas d’anticorps neutralisants détectables. Dans le groupe des moins de 60 ans, ce pourcentage n’était que de 2,2%.
Néanmoins, pour le moment en France, la priorité reste l'élargissement de la couverture vaccinale pour atteindre l’immunité collective fixée à 80%. Et ce, d’autant plus avec la très forte progression du variant Delta qui fait craindre un nouveau rebond épidémique à la rentrée. D’ailleurs, à compter de ce mercredi 4 août, la Guadeloupe va être reconfinée pour une durée d’au moins trois semaines. Le nombre de cas positifs à la Covid-19 a été “multiplié par plus de 10 en 3 semaines, a déclaré Valérie Denux, directrice générale de l'Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, lors d'une conférence de presse. Le taux d'incidence est à 828 pour 100.000 habitants. On n'a jamais atteint ce taux en Guadeloupe". Sur l’île, le taux de couverture vaccinale, c’est-à-dire au moins une injection, des personnes de plus de 18 ans n’est que de 27,7%. Bien loin des plus de 50% atteint en métropole.