Avec l’élargissement de la campagne vaccinale en France, de plus en plus de personnes sont aujourd’hui protégées contre les formes graves de la Covid-19. Pour les femmes enceintes, l’accès à la vaccination à partir du premier mois de grossesse n'a été ouvert que le 20 juillet dernier. Ce jour-là, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait assuré lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale qu’il n’y avait "aucune contre-indication au vaccin ARN messager", y compris au premier trimestre de grossesse". Avant cette date, elles étaient prioritaires pour se faire administrer les vaccins à ARNm Pfizer ou Moderna, mais qu’à partir du deuxième trimestre de grossesse.
“Se faire vacciner est la meilleure façon de se protéger et de protéger son bébé”
Depuis plusieurs mois, des réticences sont émises par une partie de la population sur les effets secondaires du vaccin. Les femmes enceintes n’en sont pas exclues. Certaines d’entre-elles craignent pour la santé de leur bébé et décident de ne pas se faire vacciner. Un choix qui peut s’avérer risqué si elles sont infectées par la Covid-19. Au Royaume-Uni, le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG), une institution représentant les sages-femmes, les incite à se faire vacciner. "Se faire vacciner est la meilleure façon de se protéger et de protéger son bébé de la Covid-19, c’est aussi simple que ça", explique sa directrice dans un communiqué publié le 30 juillet dernier. Ce même document fait référence à une étude sur les femmes enceintes atteintes de Covid-19, pré-publiée quelques jours auparavant.
Les femmes enceintes développent davantage de forme graves
L’étude en question affirme que les femmes enceintes atteintes de la Covid-19 au Royaume-Uni sont plus à risque de développer des formes graves de la maladie si elles ne sont pas vaccinées. Un risque d’autant plus fort avec la présence croissante du variant Delta. Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysé les cas de 3 371 femmes enceintes qui ont été hospitalisées en étant porteuses de la Covid-19 entre mars 2020 et le 11 juillet 2021 au Royaume-Uni. Environ 45% des 3 371 futures mamans avaient été hospitalisées à cause du virus. Parmi elles, 41% avaient le virus classique et 54% le variant Delta. D’autre part, pour celles qui ont développé des formes graves, elles étaient plus touchées par le variant Delta (45%) - dont un tiers ont eu besoin d’un respirateur artificiel - que par la souche traditionnelle (25%), dont seul un cinquième d’entre elles ont eu besoin d’un respirateur. Enfin, cette contamination à la Covid-19 a aussi eu des conséquences pour les bébés, avec des naissances prématurées, c’est-à-dire avant la 28ème semaine d'aménorrhée.
La quasi-totalité n’était pas du tout vaccinée
Les scientifiques ont ensuite voulu analyser le nombre de futures mamans vaccinées. Mais ces données n’étaient disponibles que pour 742 des participantes. Sur ce nombre, seules quatre avaient reçu une dose de vaccin, toutes les autres n’en avaient reçu aucune. Les auteurs concluent donc que la vaccination protège les femmes enceintes puisque la quasi-totalité de celles hospitalisées ne l’étaient pas. "C’est une très bonne nouvelle de voir que si peu de femmes enceintes vaccinées ont été hospitalisées avec le Covid-19. Cependant, il est très inquiétant de constater que les hospitalisations des femmes enceintes à cause du Covid-19 augmentent et qu’elles semblent être plus sévèrement touchées par le variant Delta, conclut Marian Knight, l’un des auteurs de l’étude. Seulement, la semaine dernière, il y a eu environ 200 femmes enceintes hospitalisées avec le Covid-19. Je ne peux qu’insister à quel point c’est important pour les femmes enceintes de se faire vacciner !"