- La dépression toucherait moins les personnes qui vivent en ville, comparativement aux habitants des campagnes.
- Cela serait lié au nombre d'interactions sociales plus importantes en milieu urbain.
Beaucoup de citadins optent pour la campagne comme destination de vacances. Un retour à la nature vécu comme reposant, source de bien-être pour la pause estivale. Après le premier confinement, certains ont même sauté le pas et sont partis s’y installer. Ils rêvaient de grands espaces, loin de la circulation et du bruit de la ville. Pourtant, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Chicago et publiée dans la revue PNAS, le taux de dépression serait plus élevé à la campagne qu’en milieu urbain.
Les citadins ont des relations sociales plus diverses
Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont étudié les effets des relations socio-économiques sur le bien-être. Cela correspond à l’ensemble des interactions sociales qu’un individu peut avoir au cours de sa journée ou de sa semaine, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle. En effet, vivre dans de grandes villes permet d’avoir un panel plus important de contacts, issus de générations et de milieux sociaux plus divers.
Selon les scientifiques, plus les relations sociales d’une personne sont nombreuses, moins il a de risques de faire une dépression. Et ce, qu’importe la qualité de ces relations. Un résultat peu étonnant puisque l’isolement social est généralement associé à un risque plus important de dépression.
Les échanges favorisent le développement personnel
L’hypothèse que les chercheurs avancent pour expliquer leur conclusion est que la somme des échanges d’un individu le stimule davantage, lui permet d’avoir de plus grands objectifs et d’atteindre un développement personnel plus important. Néanmoins, ils émettent une limite : si les relations sociales sont plus importantes en ville, elles sont aussi plus superficielles. Lors de cette étude, ils n’ont pas réussi à mesurer l’impact précis de la qualité des relations. Néanmoins, selon eux, cette variable ne serait pas importante… Autrement dit, même en tenant compte de la nature de ces interactions, ils estiment que leurs résultats resteraient les mêmes.
Identifier les éléments qui rendent la ville agréable
"Il serait très intéressant de continuer à identifier les critères des grandes villes qui entraînent ces bienfaits psychologiques, tout en essayant d'éliminer certains des aspects négatifs de la vie urbaine tels que la criminalité, la pauvreté et les inégalités, a souligné Marc Berman, l’un des auteurs de l’étude. Cela pourrait nous aider à avoir un avenir plus durable et une meilleure santé mentale”. Les chercheurs comptent poursuivre leurs recherches dans ce sens.
Écouter des sons naturels pour améliorer sa fréquence cardiaque
Parmi les aspects négatifs de la ville, il y a la pollution sonore comme le trafic routier, ferroviaire et aérien, ainsi que les bruits émanant de l’industrie. Chaque année, la pollution sonore serait responsable de 12 000 décès prématurés dans toute l’Europe, selon l’Agence européenne pour l’environnement.
Selon récente étude publiée dans la revue Proceedings National Academy of Science écouter des sons naturels pourrait amoindrir certains effets néfastes de cette pollution sonore en diminuant, par exemple, la fréquence cardiaque, la pression artérielle ou encore le niveau de stress et de contrariété. Alors, même si statistiquement les habitants de la campagne sont plus à risque de faire une dépression, cet environnement naturel garde des vertus incontestables !