- Lorsqu’ils sont en télétravail, certains salariés seraient moins productifs parce qu’ils sont assis trop longtemps.
- Faire plus de sport et changer quelques habitudes dans sa vie quotidienne peut réduire la sédentarité.
30 à 40 minutes d’activité physique d’intensité moyenne par jour seraient suffisantes pour contrebalancer les effets néfastes de la position assise sur la santé. Ce conseil vient des de directives mondiales sur l’activité physique et le comportement sédentaire, publiées en novembre 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le British Journal of Sports Medicine. Les conséquences négatives de la sédentarité - dont la position assise prolongée fait partie - sont connues : surpoids, obésité, problèmes cardiovasculaires, maladies du foie, atrophie musculaire, altération des fonctions cognitives, baisse de l’activité neuronale, mauvaise circulation sanguine, arthrose, etc. Mais, en plus de cela, une nouvelle étude publiée dans la revue Journal of Occupational Health suggère que la position assise pourrait diminuer la productivité des travailleurs.
15% des télétravailleurs ont constaté une baisse de leur productivité
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont demandé à 15 000 travailleurs japonais de répondre à un sondage. Ceux-ci ont tous télétravaillé pendant la pandémie, alors qu’ils ne l’avaient jamais fait auparavant. D’après les résultats, 15% des participants ont déclaré que leurs performances au travail s'étaient dégradées en travaillant à domicile. “Il est possible que certains travailleurs soient restés assis pendant des heures parce qu'ils se concentraient intensément et ne prenaient pas de pauses, expliquant comment la position assise était associée à une amélioration des performances au travail pour 4% des participants à l'enquête, explique Kenta Wakaizumi, l’un des auteurs, comme le rapporte cet article. Il est également possible que, pour d’autres, rester assis trop longtemps dans la journée ait rendu plus difficile la concentration, ce qui pourrait expliquer pourquoi ceux qui ont déclaré passer plus de temps assis tout en travaillant à distance ont également signalé une diminution de leurs performances au travail”. Les chercheurs comptent poursuivre leurs travaux afin de déterminer les personnes les plus susceptibles de mal vivre le télétravail et quelles en sont les causes. “La relation entre le comportement sédentaire et une mauvaise santé mentale est un problème mondial”, conclut Kenta Wakaizumi.
D’autres études montrent le mauvais impact de la sédentarité
Plusieurs autres études ont tenté de mesurer l’impact de la pandémie sur les travailleurs. L’une d’entre elles, publiée en février 2021 dans la revue Occupational Medicine, a suivi 112 employés de bureau américains qui avaient déjà participé à un essai clinique visant à réduire le temps sédentaire et stimuler l'activité physique. Pendant la pandémie, tous ces salariés ont signalé que leur temps sédentaire en dehors de leur journée de travail avait augmenté de près d'une heure et qu'ils avaient également plus de problèmes de sommeil, de troubles de l'humeur. Ils ont aussi rapporté une diminution de leur qualité de vie. Une autre étude, publiée en mars 2021 dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health, a permis d’observer les changements dans les habitudes de vie - ainsi que l’impact sur la santé mentale - de 5 599 suédois de différentes catégories socio-professionnelles pendant la pandémie. La plupart des salariés n'ont signalé aucun changement dans le temps sédentaire, l'activité physique quotidienne ou les habitudes d'exercice pendant la pandémie. En revanche, les cadres étaient 67 % de fois plus susceptibles de signaler des changements négatifs de leur mode de vie et 75 % plus susceptibles d’être assis plus longtemps. Ils faisaient aussi moins d’exercice (16%). Sur plusieurs aspects, la position assise et la sédentarité qui en découle a des impacts sur la santé des travailleurs.
Des conseils pour réduire la sédentarité
Selon l’OMS, il faudrait faire 150 à 300 minutes de sport modéré ou au moins 75 à 100 minutes d’activité physique intense par semaine. L’instance souligne aussi l’importance du renforcement musculaire qui devrait, dans l’idéal, être l’objet d’au moins deux séances hebdomadaires. Enfin, pour réduire au maximum la sédentarité, toute activité physique compte. Cela signifie que de petites habitudes quotidiennes peuvent aussi inverser la tendance : ne pas rester assis plus de deux heures d'affilée, marcher deux minutes entre chaque période assise, monter les escaliers plutôt que de prendre l'ascenseur et effectuer les trajets courts à pied ou à vélo, etc. Ces petits gestes quotidiens peuvent être le départ, pour les individus très sédentaires, d’une nouvelle hygiène de vie. De bons conseils qui doivent également être accompagnés d’une alimentation saine et équilibrée, sans grignotage.