- Plus de 36 millions de personnes sont aujourd’hui complètement vaccinées en France.
- Un autotest pourra avoir valeur de pass sanitaire, s’il est effectué sous le contrôle d’un professionnel de santé.
- Aux Pays-Bas, les délais de validité des tests ont été raccourcis : ils sont passés de 40 à 24 heures.
Si les personnes non-vaccinées s’en réjouissent certainement, des scientifiques s’inquiètent : les tests PCR auront une validité de 72 heures, et non plus 48 heures. Le ministre de la santé, Olivier Véran, l’a annoncé dimanche 8 août. Depuis le 21 juillet, un test négatif ou un schéma de vaccination complet, soit l’administration des deux doses, sont nécessaires pour accéder à certains lieux comme les cinémas, les théâtres ou les parcs d’attraction. Depuis le 9 août, ils sont obligatoires pour accéder aux restaurants, bars et cafés.
Une mesure liée à des questions logistiques
L’entrée en vigueur du pass sanitaire dans ces lieux très fréquentés implique une hausse du nombre de tests réalisés quotidiennement. Pour "répondre aux difficultés logistiques anticipées pour le déploiement des tests à large échelle afin de rendre opérationnel le "pass sanitaire", le Conseil scientifique recommande d’étendre la validité des tests négatifs dans son avis du 5 août. Dans un entretien au Parisien, le ministre de la santé a confirmé les raisons de cette prolongation de validité : "Ces aménagements nous permettront de faire face au mieux à la demande de tests et de démultiplier les lieux de dépistage avec la coopération des collectivités territoriales."
Des réactions vives des professionnels de santé
Les membres du Conseil scientifique précisent que cette mesure ne repose que sur des connaissances scientifiques limitées. La communauté médicale et scientifique se montre particulièrement inquiète. " Compte tenu de la fiabilité de certains tests et de la fenêtre sérologique, le #PassSanitaire dans ces nouvelles conditions "assouplies" ne sert plus à rien", s’exclame un chercheur en santé publique sur Twitter. Les scientifiques sont nombreux à plaider pour une durée de validité plus courte, à cause notamment du variant Delta. "Selon de premières estimations, la durée d’incubation [séparant l’infection de l’apparition des symptômes] est un peu plus courte avec ce variant Delta, un peu moins de 4 jours, explique Dominique Costagliola, épidémiologiste, au Parisien. Et on sait qu’on peut être infectieux auparavant, donc on peut être négatif tel jour et contagieux 72 heures plus tard." Ainsi, malgré un test négatif, il est possible d’être infecté et contagieux, même sans symptôme, quelques jours plus tard : dans ce cas, le pass sanitaire ne permettrait pas de prévenir la transmission du virus.