Manger cinq fruits et légumes par jour est bon pour la santé ! Et si ce slogan, martelé depuis plusieurs années en France, était encore plus vrai en ne mangeant que ces aliments ? C’est la théorie de deux études qui viennent d’être publiées dans la revue Journal of the American Heart Association : manger des aliments végétaux serait meilleur pour le cœur, à tout âge ! En effet, cette alimentation aurait pour conséquence de réduire le risque de développer une maladie cardiaque et/ou cardio-vasculaire chez les jeunes adultes et chez les femmes ménopausées.
Les végétaux réduisent le risque de développer une maladie cardiovasculaire...
Dans la première étude, les scientifiques ont cherché à évaluer si, chez les jeunes adultes, la consommation à long terme d'un alimentation basée sur les végétaux était associée à un risque plus faible de maladies cardiovasculaires une fois qu’ils ont atteints l’âge de quarante ans. Pour cela, ils ont analysé les comportements alimentaires de 4 946 adultes, âgés de 18 à 30 ans au moment de l'inscription et qui n'avaient pas de maladie cardiovasculaire à ce moment-là. Ils ont été suivis de 1987 à 2016 et ne devaient pas suivre de régime alimentaire spécifique. Les groupes d'aliments qu’ils consommaient ont été classés par les chercheurs en différentes catégories, en fonction de leur association connue avec le risque de maladies cardiovasculaires : les aliments bénéfiques (tels que les fruits et les légumes), les aliments indésirables (les pommes de terre frites, la viande rouge riche en graisses, les collations salées, les pâtisseries et les boissons gazeuses) et les aliments neutres (comme les pommes de terre, les céréales raffinées, les viandes maigres et les crustacés). À la fin, les scientifiques ont fait des scores : les valeurs plus élevées correspondaient à un régime alimentaire riche en aliments bénéfiques et centré sur les plantes. Résultats : les personnes qui se sont classées dans les 20 % supérieurs sur le score de qualité de l'alimentation à long terme étaient 52 % moins susceptibles de développer une maladie cardiovasculaire. De plus, entre la septième et la vingtième année de l'étude, lorsque les participants étaient âgés de 25 à 50 ans, ceux qui ont le plus amélioré la qualité de leur alimentation, c’est-à-dire en intégrant plus d'aliments végétaux et moins de produits d’origine animale, étaient moins susceptibles (de l’ordre de 61%) de développer des troubles cardiovasculaires ultérieurs. Néanmoins, il y avait peu de végétariens parmi les participants, l'étude n'a donc pas été en mesure d'évaluer les avantages possibles d'un régime végétarien strict.
…de pathologie coronarienne et d’insuffisance cardiaque
Dans une autre étude, les chercheurs ont cherché à comprendre si une alimentation respectant le “régime Portfolio” était associé à moins de risques cardiovasculaires chez les femmes ménopausées. Le régime Portfolio vise à abaisser le taux de cholestérol. Il se compose par exemple de noix, de protéines végétales de soja, d’haricots ou de tofu, d’avoine, d'orge, etc. Tout cela avec une consommation limitée de graisses saturées. L’étude a donc suivi 123 330 femmes jusqu’en 2017. Lorsqu'elles s’y sont inscrites, entre 1993 et 1998, elles avaient entre 50 et 79 ans - étaient généralement ménopausées, avec un âge moyen de 62 ans - et n'avaient pas de maladies cardiovasculaires. Pendant 15 ans, elles ont dû remplir des questionnaires auto-déclarés sur leur alimentation. Après analyses, les chercheurs ont trouvé que les femmes qui respectaient le plus strictement le régime Portfolio étaient moins susceptibles - de 11% comparativement aux autres participantes - de développer tous types de maladies cardiovasculaires. Elles étaient aussi 14% moins susceptibles d’avoir une maladie coronarienne (qui touche les artères du cœur) et 17% moins à risque d’être atteinte d’insuffisance cardiaque. Les chercheurs pensent que ces résultats montrent qu’en consommant plus d’aliments issus de ce régime alimentaire, il serait possible de réduire les maladies cardiaques.
L’enseignement de ces deux études, à savoir baser davantage son alimentation sur des produits végétaux, pourrait apporter des bénéfices à de nombreuses personnes. Selon l’Institut Pasteur de Lille, la France comptait 1 million d’insuffisants cardiaques en 2017. Chaque année, près de 70 000 décès et plus de 150 000 hospitalisations seraient liés à l’insuffisance cardiaque.