- Le cancer du pancréas représente 1,8% des cancers en France.
- Son taux de survie est le plus bas, en comparaison aux autres cancers.
Il y a environ 14 000 nouveaux cas de cancer du pancréas en France chaque année. Ce type de tumeur est particulièrement agressif, et son pronostic est mauvais car le cancer est souvent dépisté tard. Des chercheurs de l’école de médecine John Hopkins, située aux États-Unis, offrent un nouvel espoir aux personnes qui en sont atteintes. Dans la revue spécialisée Oncotarget, ils expliquent qu’un traitement antiparasitaire est efficace pour soigner ce cancer. Le mébendazole a des effets positifs sur l’apparition et la progression du cancer, ainsi que sur la formation de métastases.
Des effets sur la tumeur comparable à ceux constatés sur les parasites
Gregory Riggins, professeur de neurochirurgie et d’oncologie, et son équipe sont parvenus à cette conclusion en menant des expériences sur des souris. Ils les ont modifié génétiquement pour qu’elles développent un cancer du pancréas. Ensuite, ils ont testé les effets du mébendazole. Cet antiparasitaire est d’ordinaire utilisé pour lutter contre différents types de parasites, en empêchant la formation de tubuline, un composé présent dans les cellules. "Le médicament pénètre dans l'intestin du parasite et effondre la tubuline, affamant le parasite à mort, expliquent les chercheurs. L’étude montre que le mébendazole peut agir de la même manière dans le cancer du pancréas en effondrant la structure des cellules cancéreuses, ainsi que d'autres mécanismes tels que la réduction de l’inflammation."
De futurs recherches sur l’humain ?
Après ces résultats concluants sur les souris, les chercheurs souhaitent poursuivre leurs travaux sur l’humain. "Nous pensons que le mébendazole peut jouer un rôle à toutes les étapes, affirme le professeur Riggins. C'était particulièrement efficace pour le cancer du pancréas qui a été détecté tôt." Selon lui, le médicament pourrait être utilisé à des phases précoces, afin de ralentir la croissance du cancer. Dans les stades les plus avancés, cela pourrait permettre d’éviter la chirurgie. Selon la Société nationale Française de Gastro-entérologie, la chirurgie est le principal traitement de ce type de cancers.