En septembre, les maternités ne chôment pas. L’Institut national d’études statistiques (INED) s'est penchée sur ces berceaux d'automne pour analyser les pics de naissance à cette période depuis la fin des années 1980. Dans une étude publiée en 2011, Y a-t-il une saison pour faire des enfants, l'INED indique que « les conceptions donnant lieu à une naissance vivante sont presque deux fois plus nombreuses ce jour-là que tout autre de l’année, » indiquent les auteurs de l’étude. Ils vont même jusqu’à pointer le 23 septembre, pile neuf mois après la Saint Sylvestre.
Le 1er janvier n’est pas nécessairement un jour de conception volontaire pour les couples. 2% des femmes seulement choisissent le mois le plus fécond de l’année. Alors comment s’explique ce pic de naissances ? Les couples sont plus nombreux à être réunis à l’occasion du réveillon du Nouvel An. Mais cette période de fêtes favorise aussi des oublis de contraception. Une autre raison, moins prévisible émerge : le « paradoxe de la saison de naissance. » Les couples qui souhaitent un bébé en avril-mai abandonnent la contraception en juillet-août. Or, dans le mois qui suit l’arrêt de la contraception, la grossesse n’est probable qu’à 20% environ. Il faut souvent plus de temps pour concevoir. Le délai favorise ainsi les naissances à l’automne plutôt qu’au printemps.
Cette « moindre vigilance contraceptive » durant la période des fêtes a d'autres conséquences. L'Ined relève presque trois fois plus d’IVG pour des grossesses démarrées le jour de la Saint-Sylvestre. Cela ne concerne pas que les utilisateurs du préservatif. En fait, les femmes qui prennent régulièrement la pilule peuvent oublier pendant les jours de fêtes.
Ce pic de naissance en septembre s’observe dans de nombreux pays d’Europe, alors que ce mois n’est pas privilégié par les familles. Ce n’est d’ailleurs que depuis la fin des années 1980 que les naissances se concentrent à l’automne. Jusqu’alors, septembre connaissait un creux dans le nombre de naissances.