- Une enquête estime que les vaccins ne seraient efficaces qu’à 49% pour le variant Delta.
- Selon les études, ce pourcentage augmente. Être vacciné permet, malgré tout, d’être mieux protégé.
Selon une enquête publiée par l'Imperial College de Londres le vaccin contre la Covid-19 ne serait efficace qu’à 49% contre le variant Delta. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé les données cliniques de près de 100 000 personnes entre le 24 juin au 12 juillet dernier au Royaume-Uni. Ce résultat pourrait expliquer que de plus en plus de personnes vaccinées soient infectées par le variant Delta.
Les vaccinés ont un risque d'infection réduit d'environ 50 % à 60 %
Néanmoins, l’enquête révèle que les personnes non vaccinées avaient une prévalence trois fois plus élevée d’être contaminées par ce variant que celles qui avaient reçu les deux doses d'un vaccin, à 1,21 % contre 0,40 %. Sur la base de ces données, les chercheurs estiment que les personnes entièrement vaccinées présentaient un risque d'infection - en incluant les formes asymptomatiques - réduit d'environ 50 % à 60 % par rapport aux personnes non vaccinées. Celles-ci étaient aussi moins susceptibles d'être testées positives après avoir été en contact avec une personne atteinte de la Covid-19 (3,84 % contre 7,23 % pour les personnes non-vaccinées).
Le variant Delta, très infectieux, engendre des infections inhabituellement élevées
“Le variant Delta est connu pour être hautement infectieux et par conséquent, nous pouvons voir qu'il engendre des infections inhabituellement élevées chez des personnes entièrement vaccinées”, explique Steven Riley, spécialiste des maladies infectieuses à l'Imperial College de Londres et qui a collaboré à cette enquête. Les données de précédentes études réalisées par l'Imperial College de Londres avaient montré que le lien entre les infections, les hospitalisations et les décès s'était affaibli depuis le mois de février. Cependant, les chercheurs notent que depuis la mi-avril, un rapprochement est de nouveau observable entre la courbe des infections et celle des hospitalisations. Cela signifie que les entrées à l’hôpital seraient corrélées à l’augmentation des nouveaux cas. Même si cela ne se traduit pas par une mortalité plus importante, les chercheurs estiment qu’il peut s’agir de l’influence du variant Delta, qui touche davantage les personnes plus jeunes, non vaccinées et donc davantage contaminées et hospitalisées.
Une précédente étude estime l’efficacité du vaccin contre le variant Delta à 80%
Une étude publiée dans la revue The new England Journal of Medicine en juillet dernier montrait que les personnes entièrement vaccinées avaient en moyenne 80 % de risques en moins d’être infectées par le variant Delta. Autrement dit, elles étaient protégées à 80%. Pourtant, quelques semaines plus tard, l’enquête de l'Imperial College de Londres estime ce pourcentage bien plus faible. “Cette différence n'est pas étonnante : nous avons mesuré l'efficacité du vaccin au sein de la population générale, tandis que l'étude du ministère de la Santé portait sur les seules personnes symptomatiques”, souligne Paul Elliot, qui a participé à l’enquête en preprint. Et d’ajouter : “Aucun vaccin n’est efficace à 100 %. Et il existe toujours un risque d'infection même au sein d'une population vaccinée".
Une bonne efficacité sur les hospitalisation associées au variant Delta
Néanmoins, selon une étude publiée dans la revue Lancet Regional Health Europe, le schéma de vaccination complet, à deux doses, confère une protection de 88% contre la souche d’origine du virus, de 86% contre le variant alpha et de 77% contre le variant bêta. Dans un communiqué de presse publié en juillet dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) estime quant à elle que "l’efficacité des vaccins à ARNm et du vaccin d’AstraZeneca sur la prévention des formes graves de la Covid-19 est établie, y compris vis-à-vis du variant delta. (...) L’efficacité observée sur les hospitalisations associées au variant delta est excellente, à plus de 90% après une vaccination complète pour chacun des deux vaccins". De bonnes raisons d’aller se faire vacciner, si ce n’est pas encore fait !