C’est un cousin du virus Ebola, et il tue presque autant. Le virus de Marburg a un taux de létalité d’environ 50%. Pour la première fois, un cas a été détecté en Afrique de l’Ouest, plus précisément dans la préfecture de Guéckédou située en Guinée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a annoncé dans un communiqué paru le 9 août. L’homme, dont les premiers symptômes se sont déclarés le 25 juillet, est décédé début août.
Une maladie soudaine
Le virus de Marburg, identité pour la première fois en 1967, provoque des fièvres hémorragiques sévères. Au départ, les chauves-souris frugivores le transmettent à l’humain, puis il se répand par les échanges de fluides corporels, ou les contacts avec les surfaces infectées. "La maladie commence de façon soudaine, avec une forte fièvre, des céphalées intenses et un éventuel malaise, précise l’OMS. Les taux de létalité ont varié de 24 % à 88 % lors des épidémies précédentes, en fonction de la souche virale et de la gestion des cas." Il n’existe pas de traitement dédié à ce virus, ni de vaccin, mais plusieurs schémas thérapeutiques ont fait leur preuve. L’OMS recommande une prise en charge précoce de la maladie avec une réhydratation et un traitement des symptômes. "Plusieurs traitements à base de produits sanguins, de thérapies immunitaires et de traitements médicamenteux sont en cours de développement", précise l’Organisation internationale.
Des cas précédents
Il y a eu de précédentes épidémies en Afrique, mais dans d’autres pays du continent. L’OMS cite notamment l’Afrique du Sud, l’Angola, le Kenya, l’Ouganda, et la République démocratique du Congo. En 2005, la maladie a fait 329 morts en Ouganda, et 128 en République démocratique du Congo entre 1998 et 2000.
En Guinée, la lutte s’organise
L’apparition de ce virus est l’objet de toutes les vigilances en Guinée. "Pour éviter que la propagation du virus de Marburg n’atteigne un rythme fulgurant, nous devons l’enrayer dès maintenant", a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique. Dès que le virus a été détecté dans les échantillons prélevés sur le patient guinéen, les autorités de santé ont retracé les différents cas contact pour limiter la propagation de la maladie. Pour l’heure, aucun autre cas n’aurait été détecté. Selon l’OMS, la maladie représente une menace "élevée" au niveau national et régional, et "faible" à l’échelle internationale. "Si la maladie touche le pays pour la première fois, les autorités sanitaires lancent déjà des campagnes de communication et de mobilisation communautaire afin de sensibiliser le public et de susciter l’appui de tous dans les interventions visant à ralentir l’infection généralisée", précise l’Organisation internationale. La Guinée a récemment été confrontée à un virus, plus mortel : Ebola. En juin dernier, le ministre de la santé a annoncé la fin officielle de la deuxième vague épidémie. Entre 2013 et 2016, la maladie liée au virus Ebola a fait plus de 2 500 morts dans le pays.