Cœur qui bat la chamade, tremblements ou étourdissements, transpiration, difficultés de concentration… Les symptômes physiques de la peur sont bien connus. Mais jusqu’ici, ce qui se passait dans notre cerveau quand nous sommes effrayés restait largement inconnu. En effet, les mécanismes impliqués se trouvent dans les profondeurs du cerveau, où il est difficile d'obtenir des lectures d’ondes cérébrales. Grâce à une équipe chinoise et allemande de chercheurs, le mystère est sur le point d’être levé. Dans une étude publiée dans Science Advances, ils détaillent les résultats de leurs expériences, menées auprès de patients épileptiques qu’ils ont équipé de sondes cérébrales avant de les soumettre à une tâche d’apprentissage de la peur.
Une activité concentrée dans l’amygdale et le cortex préfrontal médian
De précédents travaux avaient déjà avancé que dans le cerveau, la peur trouvait son origine dans l’amygdale et dans le cortex préfrontal médian (CPM), ce que confirme cette nouvelle étude. Pour en savoir plus sur ce qui se passe dans ces régions du cerveau, les chercheurs ont montré aux volontaires un carré sur un écran d'ordinateur. À des moments aléatoires, un choc au poignet accompagnait l'affichage d'un carré de couleur, apprenant au volontaire à craindre ce carré. Les mêmes volontaires ont ensuite regardé à nouveau le carré après que leurs sondes aient été mises en place.
Les auteurs de l’étude ont alors pu constater une augmentation de l'activité cérébrale lorsqu'un volontaire voyait un carré qu'il associait à un choc au poignet - une mesure de la réaction de peur. Cette activité cérébrale est un type de rythme appelé onde thêta, qui se produisait à la fois dans l'amygdale et le CPM.
Les chercheurs ont aussi remarqué que cette réaction de peur naissait dans le CPM dorsal, comme cela avait déjà été étudié chez les primates. Ces travaux pourraient conduire à la mise au point de thérapies pour traiter les troubles anxieux, espèrent désormais les scientifiques.