- Contre les infections, trois doses protégeraient mieux que deux injections.
- Fin août, la HAS va se prononcer sur l'utilisation de cette dose de rappel à la population.
- L'OMS est opposée à cette troisième dose alors que les deux tiers de la population mondiale n'ont pas reçu de dose de vaccin.
La question de la troisième dose continue de faire débat. Alors que la France s’apprête à injecter une troisième dose aux plus vulnérables à partir de la mi-septembre et que les États-Unis lancent une campagne nationale dès le 20 septembre, Israël administre les doses de rappel pour les plus de 60 ans depuis le mois de juillet. Les premières données qui ressortent montrent l’efficacité de cette troisième dose qui empêcherait les infections à 86%.
Trois vaut mieux que deux
Les chiffres ont été révélés par l’organisme d'assurance maladie Maccabi, qui couvre environ un quart des 9,3 millions d'habitants d'Israël. Ils ont comparé les résultats observés chez 149.144 personnes âgées de plus de 60 ans au moins une semaine après avoir reçu un rappel vaccinal, à celles de 675.630 autres qui n'avaient reçu que deux doses, en janvier ou février. Le groupe affirme que les groupes de comparaison ont des profils démographiques similaires. Cependant, il n’y a pas de précision sur le degré de gravité des cas, ni l'existence de pathologies sous-jacentes chez les personnes ayant été infectées par le coronavirus.
Seulement 37 personnes ayant reçu une dose de rappel ont été testées, soit 0,24 pour 1 000. À titre de comparaison, ce chiffre s’élève à 1,57 pour 1 000 chez celles qui n'avaient reçu que deux injections. Des résultats qui corroborent ceux obtenus en laboratoire par les groupes Pfizer et BioNTech. Selon leur essai de phase 1, ce rappel permettait de “préserver et même dépasser les niveaux élevés de protection contre la souche originelle du coronavirus responsable du Covid et contre ses variants. Un vaccin de rappel pourrait aider à réduire les taux d'infection et de maladie chez les personnes qui ont déjà été vaccinées et à mieux contrôler la propagation des variantes virales au cours de la saison à venir.”
L’OMS opposé à la troisième dose
En France, le président de la République, Emmanuel Macron, avait indiqué lors de son allocution du 12 juillet dernier que "ceux vaccinés les premiers, c’est-à-dire en janvier-février, verront prochainement leur taux d’anticorps baisser, leur immunité diminuer". Il avait ajouté que les troisièmes doses seraient disponibles pour ces personnes dès la rentrée prochaine. Pourtant, quelques jours plus tard, le 28 juillet, la Haute Autorité de Santé (HAS) rendait un avis en faveur d’un rappel mais uniquement pour les personnes vulnérables et celles âgées de plus de 80 ans. Pour les autres, la HAS devrait se prononcer à la fin du mois d’août.
À l’échelle internationale, la troisième dose fait débat. Pour l’Organisation mondiale de la santé, il faut un moratoire sur cette dose de rappel, afin de permettre à tous les pays d’avoir accès à la vaccination. "Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d'une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres", a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une allocution mercredi 4 août. L’organisation internationale plaide pour que ce moratoire dure au moins jusqu’à la fin du mois de septembre, alors que moins d’un tiers de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin.