- L'irisine protège contre la neuroinflammation, responsable de la mort de nombreux neurones cérébraux à mesure que nous vieillissons.
- L'hormone pourrait avoir des effets bénéfiques sur les maladies neurodégénératives au-delà d'Alzheimer.
Le sport a depuis longtemps montré ses bienfaits cognitifs. Présentée comme l’hormone du sport, l’irisine, sécrétée par les muscles pendant l’effort, serait responsable de la stimulation cognitive. Une nouvelle étude sur le sujet, parue le 20 août dans la revue Nature Metabolism, estime que cela offre un outil thérapeutique efficace pour traiter les déficits du cerveau résultant d'Alzheimer.
Préserver la fonction cognitive durant le vieillissement
Stimuler le cerveau durant le vieillissement est un enjeu primordial pour éviter la démence et les maladies qui en découlent, comme Alzheimer ou Parkinson notamment. “La préservation de la fonction cognitive est un défi majeur dans une population de plus en plus vieillissante, abonde Christiane Wrann, autrice principale de l’étude. L'exercice est connu pour avoir des effets positifs sur la santé du cerveau, c'est pourquoi l'identification des principaux médiateurs de ces avantages neuroprotecteurs, comme l'irisine, est devenue un objectif si critique de la recherche.”
Pour comprendre les effets de l’irisine, les chercheurs ont mené plusieurs expérimentations sur des modèles de souris. Ils ont montré que la suppression génétique de l'irisine altère la fonction cognitive lors de l'exercice, du vieillissement et d'Alzheimer. Cela est en partie causée par des altérations des neurones dans l'hippocampe. En effet, c’est dans cette zone du cerveau que s’observent les premiers signes d’Alzheimer. À l’inverse, l'élévation des taux d'irisine dans le sang améliorerait la fonction cognitive et la neuroinflammation.
L’irisine protège contre la neuroinflammation
“Ce qui rend cette étude particulièrement forte, c'est que nous montrons l'effet de l'irisine sur la fonction cognitive dans non pas un mais quatre modèles de souris différents, affirme Bruce Spiegelman, co-auteur de l’article scientifique. Cela pourrait avoir des implications pour l'intervention chez les humains atteints de la maladie d'Alzheimer, où le traitement commence généralement après que les patients sont devenus symptomatiques.”
Une autre découverte importante de l'étude est que l'irisine protège contre la neuroinflammation en agissant directement sur les cellules gliales du cerveau. “Il est difficile d'imaginer quelque chose de mieux pour la santé du cerveau que l'exercice quotidien, et nos découvertes jettent un nouvel éclairage sur le mécanisme impliqué : la protection contre la neuroinflammation, peut-être le plus grand tueur de neurones cérébraux à mesure que nous vieillissons, affirme Christiane Wrann. Étant donné que l'irisine ne cible pas spécifiquement les plaques amyloïdes, mais plutôt la neuroinflammation directement, nous sommes optimistes qu'elle pourrait avoir des effets bénéfiques sur les maladies neurodégénératives au-delà de la simple maladie d'Alzheimer.”