- Menée sur plus de 15 000 adultes suivis sur 25 ans, l'étude montre que ne pas boire suffisamment d'eau augmente les niveaux de sodium sérique, ce qui accroît le risque de développer une insuffisance cardiaque.
- En fonction de sa morphologie, il est recommandé de boire chaque jour entre 1,6 et 2,1 litres d'eau pour les femmes, et entre 2 et 3 litres pour les hommes.
Indispensable au bon fonctionnement de nos processus vitaux, l’eau est le principal élément qui compose notre organisme. Selon la morphologie, le corps humain est en effet composé de 60 à 80 % d’eau. D’où la nécessité de boire suffisamment chaque jour pour maintenir notre corps en bonne santé.
Les recommandations sur la consommation quotidienne de liquide varient de 1,6 à 2,1 litres pour les femmes et de 2 à 3 litres pour les hommes. Toutefois, se nombreuses études ont montré que rares sont les personnes à respecter ces recommandations. Or, ne pas s’hydrater suffisamment peut être dramatique pour l’organisme. Lorsqu'une personne ne boit pas assez, la concentration de sodium sérique augmente. L'organisme tente alors de conserver l'eau, activant des processus connus pour contribuer au développement de l'insuffisance cardiaque.
Il est cependant possible de prévenir ce risque en maintenant une bonne hydratation quotidienne, révèle une nouvelle étude menée par le National Heart, Lung, and Blood Institute (États-Unis), et présentée au Congrès de la société européenne de Cardiologie (ESC 2021). "Notre étude suggère que le maintien d'une bonne hydratation peut prévenir ou du moins ralentir les changements au sein du cœur qui conduisent à l'insuffisance cardiaque", explique le Dr Natalia Dmitrieva.
Un risque d’hypertrophie ventriculaire gauche
Les auteurs de l’étude ont souhaité savoir si une forte concentration de sodium sérique à l’âge moyen prédisait ou non le développement d’une insuffisance cardiaque 25 ans plus tard. Ils ont aussi examiné le lien entre l'hydratation et l'épaississement des parois du ventricule gauche. Appelé hypertrophie ventriculaire gauche, ce symptôme est connu comme un précurseur du diagnostic d'insuffisance cardiaque.
L'analyse a été effectuée sur 15 792 adultes participant âgés de 44 à 66 ans au moment du recrutement, et qui ont été évalués au cours de cinq visites jusqu'à l'âge de 70 à 90 ans.
Les participants ont été divisés en quatre groupes en fonction de leur concentration moyenne de sodium sérique lors des deux premières visites : 135-139,5, 140-141,5, 142-143,5 et 144-146 mmol/l. Pour chaque groupe de sodium, les chercheurs ont ensuite analysé la proportion de personnes ayant développé une insuffisance cardiaque et une hypertrophie ventriculaire gauche lors de la cinquième visite, qui a eu lieu 25 ans plus tard.
Les résultats montrent bien qu’une concentration sérique de sodium plus élevée était associée à l'insuffisance cardiaque et à l'hypertrophie ventriculaire gauche 25 ans plus tard. Plus en détail, chaque augmentation de 1 mmol/l de la concentration sérique de sodium au milieu de la vie était associée à une augmentation de 1,20 et 1,11 du risque de développer une hypertrophie ventriculaire gauche et une insuffisance cardiaque.
Selon les chercheurs, une concentration de sodium sérique supérieur à 142 mmol/l augmente le risque d'effets indésirables sur le cœur. Un taux qui "se situe dans la fourchette normale et ne serait pas étiqueté comme anormal dans les résultats des tests de laboratoire", indique le Dr Dmitrieva, qui estiment néanmoins qu’il "pourrait être utilisé par les médecins lors d'examens physiques réguliers pour identifier les personnes dont la consommation habituelle de liquide devrait être évaluée".