Encore parfois aujourd’hui considéré à tort comme une maladie psychiatrique, l’autisme est en réalité un trouble précoce du développement du cerveau, qui touche notamment la formation des connexions neuronales. Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) est caractérisé par des altérations qualitatives des interactions sociales, des problèmes de communication et par des troubles du comportement, et s’accompagne le plus souvent par des difficultés d’apprentissage. En France, on estime que ces troubles hétérogènes et envahissants touchent aujourd’hui 1 % de la population, soit environ 600 000 personnes en France.
Menée en collaboration avec le Telethon Kids Institute et publiée dans Autism Research, une étude menée par l’université Curtin (Australie), révèle un lien significatif entre le temps écoulé entre les grossesses et les chances d'un frère ou d'une sœur de recevoir également un diagnostic d'autisme.
"Notre recherche a révélé que les frères et sœurs d'enfants autistes étaient moins susceptibles d'être diagnostiqués sur le spectre s'il y avait un écart de 30 à 39 mois entre les deux grossesses", développe l’auteur principal Gavin Pereira.
50 % de risque supplémentaire d’autisme pour une grossesse 3 mois après l’accouchement
Pour parvenir à cette conclusion, le chercheur et son équipe ont analysé plus de 925 000 naissances au Danemark, en Finlande et en Suède. Parmi elles, plus de 9 300 ont donné lieu à un diagnostic ultérieur de trouble du spectre autistique chez l'enfant.
Les résultats ont montré qu’attendre de 2,5 à 3 ans pour concevoir un autre enfant était considéré comme le délai optimal, permettant de prévenir potentiellement 5 % des cas d'autisme au Danemark, 8 % en Finlande et 9 % en Suède, en moyenne.
"Dans l'ensemble de la population, cette étude a également montré que les enfants nés de mères qui sont redevenues enceintes trois mois après l'accouchement avaient 50 % de risques supplémentaires d'être diagnostiqués autistes, et que ceux nés cinq ans plus tard avaient 24 % de risques supplémentaires", notent les auteurs.
Selon le Pr Pereira, le plus surprenant est que ces recherches identifient non seulement des facteurs génétiques et biologiques à l’autisme, mais aussi un lien environnemental. "Les résultats de cette recherche à grande échelle et dans plusieurs pays peuvent contribuer à éclairer les conseils en matière de planification familiale, en particulier pour les familles qui présentent déjà un risque plus élevé en raison d'antécédents génétiques de maladies neurologiques", estime-t-il.