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Rapport du ministère de la Santé

2 millions de dépendants en 2040 : comment les prendre en charge

Par Audrey Vaugrente

La France compte 1,2 million de personnes âgées dépendantes. Ce nombre devrait doubler d’ici 2040. Le développement des services d'aide à domicile est une priorité.

LEMAIRE/ZEPPELIN/SIPA
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A l’horizon 2040, près d'un tiers de la population aura plus de 60 ans selon les projections de l'INSEE. Aujourd'hui, 25% des personnes âgées sont en situation de dépendance avant leur décès. Le défi pour la société sera de prendre en charge les plus dépendants, notamment ceux touchés par des maladies neuro-dégénératives.

Le vieillissement de la population pose un double problème : davantage de personnes âgées auront besoin d'assistance et moins de personnes seront capables de les aider puisqu'ils deviendront eux-mêmes dépendants. L'âge moyen actuel de l'aidant est en effet de 58 ans et il tend à augmenter. Or, 80% des personnes âgées de plus de 60 ans sont aidées régulièrement par un proche et vivent à domicile. Autant dire que la prise en charge des personnes dépendantes risque de se retrouver dans une impasse.

 

L’hébergement en établissement (EHPAD) n’est pas le premier choix des personnes âgées, qui préfèrent passer leurs vieux jours à domicile. Cet équilibre devrait se maintenir, selon le rapport Projection des populations âgées dépendantes de la DREES : 63% des personnes âgées dépendantes refuseront l’EHPAD. Les personnes âgées dépendantes ayant un conjoint en vie seront plus nombreuses, mais le vieillissement de la population réduit la probabilité que ce conjoint soit en bonne santé. L'aide du conjoint n'est donc pas envisageable.

 

Développer les métiers de l’aide à domicile

Le développement de l'aide professionnelle à domicile est donc l'hypothèse privilégiée à l'horizon 2040. Les projections de l’INSEE prévoient une stagnation du nombre de dépendances lourdes chez les personnes âgées, traitées en EHPAD. Les dépendances légères, en revanche, risquent d’exploser, de même que le nombre de personnes âgées isolées. Ce sont justement ces populations qui restent à domicile. Presque la moitié des hommes âgés n’auront ni conjoint, ni enfant et 70% des femmes n’auront que leurs enfants. La fécondité relativement basse des couples réduit les chances qu’un proche les aide.

 

Les métiers de l'aide à domicile devront donc se développer. Ces aides sont aujourd'hui presque exclusivement des femmes, en moyenne âgées de plus de 50 ans. Il faudra donc attirer des populations plus jeunes vers ces métiers et développer l’aide médicale hors des structures spécialisées.