Première cause de mortalité dans le monde, l’hypertension artérielle (HTA) est une maladie silencieuse qui toucherait plus d’un Français sur trois. Pourtant, selon Santé Publique France, la moitié des personnes souffrant d’hypertension ignorerait sa condition et ne prendrait donc aucun traitement.
Cette maladie peut pourtant avoir des conséquences graves : en rigidifiant la paroi des artères, l’hyperpression du sang les fait vieillir prématurément, ce qui expose à un risque majeur d’accidents cardiovasculaires, notamment à l’infarctus du myocarde, mais aussi aux attaques cérébrales et à l’insuffisance rénale.
Pour réduire sa tension artérielle, il existe de nombreux traitements, qui agissent tous différemment sur l’hypertension. Donnés sous forme de monothérapie, c’est-à-dire lorsque le traitement commence avec un seul médicament, ces hypertenseurs ne sont pas toujours efficaces.
Dans une nouvelle étude australienne publiée dans The Lancet et présentée lors de la conférence de la Société européenne de cardiologie, le Congrès ESC 2021, des chercheurs de l’université de Sydney détaillent une nouvelle stratégie thérapeutique. Celle-ci consiste à administrer x patients une pilule contenant quatre médicaments, chacun à un quart de sa dose habituelle. Testée lors d’un essai clinique à grande échelle, randomisé et contrôlé, cette pilule "4 en 1" a permis de contrôler la tension artérielle de 80 % des participants en 12 semaines, contre 60 % dans le groupe témoin qui avait pourtant accès aux meilleurs soins.
Une réduction significative de l’hypertension sans effets secondaires
Appelée Quadruple UltrA-low-dose tReatment for hypErTension (QUARTET), cette pilule a té testée dans un essai clinique réalisé auprès de 591 participants souffrant d'hypertension artérielle, soit sans traitement, soit en monothérapie, dans 10 centres en Australie. Au bout de 12 semaines d’essai, le groupe testant cette quadripilule a vu sa pression artérielle diminuer significativement par rapport au groupe témoin. Ces différences se sont maintenues lors d’un contrôle de la pression artérielle 12 mois après le début du traitement. Aucune différence au niveau des effets secondaires n’a été constaté.
"Notre essai a démontré de manière écrasante l'efficacité, la tolérabilité et la sécurité de cette stratégie d'association à très faible dose - une stratégie de gestion de l'hypertension potentiellement simple et évolutive pour traiter l'hypertension", a déclaré le professeur Anthony Rodgers, l'auteur principal de l'étude, au congrès de l’ESC.
L’équipe de recherche souhaite désormais tester cette pilule auprès de personnes ayant déclaré des effets secondaires avec leur traitement actuel. "Nous aimerions savoir si le passage à une association à très faible dose peut améliorer les choses", a déclaré le professeur Clara Chow, co-autrice principale.
"De plus, les directives de l'OMS sur l'hypertension publiées cette semaine, tout comme d'autres directives récentes sur l'hypertension en Europe, aux États-Unis et ailleurs, recommandent que la plupart des patients commencent par prendre deux médicaments contre l'hypertension plutôt qu'un seul. Nous devons savoir comment cela se compare à une stratégie à quatre pilules."