- Les difficultés respiratoires doivent être prises en compte comme potentiel signe annonciateur d'un arrêt cardiaque
- Dans les appels passés aux services d'urgence, elles sont beaucoup plus souvent signalées que la douleur thoracique
Il faut se méfier de la difficulté à respirer ! Elle serait, à en croire une étude présentée au congrès 2021 de la Société Européenne de cardiologie (ESC), plus souvent annonciatrice d'un arrêt cardiaque que le symptôme souvent évoqué de la douleur thoracique. Un début de certitude dans un domaine où la science reconnaît une part d'ignorance : les connaissance sont en fait assez limitées sur l'existence de signes avant -coureur d'un arrêt cardiaque, ce qui souvent ne permet pas aux médecins d'évaluer le risque et d'empêcher ce très grave accident de santé.
Un âge moyen de 74 ans
Pour aboutir à cette conclusion sur l'importance à attacher aux difficultés à respirer, des chercheurs danois ont identifié des patients ayant subi un arrêt cardiaque en dehors de l'hôpital entre 2016 et 2018 et qui avaient contacté les services d'urgence dans les 24 heures précédentes. Ils ont également noté les symptômes signalés durant ces appels. Résultat, sur plus de 4 000 patients, 481 avaient contacté les services d'urgence la veille de leur arrêt cardiaque. Leur âge moyen était de 74 ans et 59,9% d'entre-eux étaient des hommes.
Parmi les symptômes les plus fréquemment communiqués lors de ces appels d'urgence, 59,4% étaient des difficultés respiratoires, 23% de la confusion mentale, 20% une perte de connaissance, 19,5% une douleur thoracique et 19,1% une pâleur. Et 81% des patients ayant signalé une gène respiratoire lors de leur appel aux urgences sont décédés dans les 30 jours après l'arrêt cardiaque contre 47% de ceux qui avaient signalé une douleur thoracique.
Un signe sous-estimé d'arrêt cardiaque
"La difficulté à respirer était la plainte la plus fréquente et beaucoup plus fréquente que la douleur thoracique mais par rapport à ces dernières, les patients souffrant de problèmes respiratoires étaient moins susceptibles de recevoir une aide médicale d'urgence et plus susceptibles de mourir dans les 30 jours suivant leur arrêt cardiaque; ces résultats indiquent que les problèmes respiratoires sont un signe avant-coureur sous-estimé d'un arrêt cardiaque", souligne Filip Gnesin, auteur de l'étude et chercheur au North Zealand Hospital au Danemark. Il estime que le travail débouchera sur d'autres recherches "pour aider les répartiteurs des urgences à distinguer les symptômes annonciateurs d'un arrêt cardiaque".