- Il muterait deux fois plus vite que les autres variants déjà observés, avec 41,8 mutations par an.
- Des éléments laissent penser que la souche C.1.2 pourrait risquer d’échapper à la protection immunitaire conférée par les vaccins ou par une infection précédente.
- L'OMS ne l'a pas classé comme variant d'intérêt ou préoccupant mais le suit attentivement.
Un nouveau variant semble inlassablement en cacher un autre. Alors que le Delta continue de se propager à travers le monde, en Afrique du Sud un nouveau variant a fait son apparition en mai dernier. Depuis, il attire l’intérêt des scientifiques en raison d’un taux de mutation inhabituel soit dont la fréquence a augmenté rapidement ces derniers mois. Il muterait deux fois plus vite que les autres variants déjà observés, avec 41,8 mutations par an, selon une étude pré-publiée le 26 août dernier.
Pas encore classé comme variant d’intérêt ou préoccupant
Dans le détail, l’étude a rapporté "des augmentations constantes de génomes C12 en Afrique du Sud sur une base mensuelle, passant de 0,2% des génomes séquencés en mai à 1,6% en juin puis à 2% en juillet". Des éléments qui laissent penser que la souche C.1.2 pourrait risquer d’échapper à la protection immunitaire conférée par les vaccins ou par une infection précédente. Parmi les mutations séquencées dans ce variant, N440K et Y449H ont déjà été associées à un risque d’échappement immunitaire.
Il est pour l’heure impossible de tirer des conclusions car les informations concernant ce variant ne sont que parcellaires. D’autres recherches sont nécessaires pour mieux le connaître. “Nous évaluons actuellement l'impact de ce variant sur la neutralisation des anticorps après une infection par le SRAS-CoV-2 ou une vaccination contre le SRAS-CoV-2 en Afrique du Sud”, a affirmé les chercheurs dans l’étude. Ce nouveau variant a déjà commencé à se propager et aurait déjà été identifié dans plusieurs pays africains, ainsi qu’en Europe et en Asie.
L’OMS reste prudente
L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) préfère rester prudente. Elle n’a d’ailleurs pas classé ce variant comme variant d’intérêt ou préoccupant, ce qui explique pourquoi sa dénomination ne se fait pas avec une lettre de l’alphabet grec. Pour l’instant, quatre variants sont concernés : Alpha ou B.1.1.7 ; Bêta ou B.1.351 ; Gamma ou P.1 ; et Delta ou B.1.617.2. “Pour le moment, C.1.2 ne semble pas augmenter en circulation, a avancé Maria van Kerkhove, responsable technique du Covid-19 pour l'OMS. La surveillance et l'évaluation des variants sont en cours et d'une importance cruciale pour comprendre l'évolution de ce virus, dans la lutte contre la Covid-19 et l'adaptation des stratégies au besoin.”