Près d’un tiers des personnes atteintes de sclérose en plaques souffrent, ou souffriront une fois dans leur vie, de dépression. Ces troubles psychologiques peuvent être la conséquence des lésions cérébrales liées à la maladie ou des médicaments. L’annonce du diagnostic, les évolutions de la maladie ou les difficultés sociales qu’elle engendre peuvent aussi générer des épisodes dépressifs. Ceux-ci ont d’autres conséquences sur la santé des personnes malades. D’après une étude parue dans la revue Neurology de l’American Academy of Neurology, la dépression, dans le cadre de la sclérose en plaques, augmente le risque de décès.
Qu’est-ce que la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central : les cellules du système immunitaire attaquent la myéline, la gaine qui protège les fibres nerveuses. Cela provoque des lésions dans le cerveau et/ou dans la moelle épinière, qui vont générer des troubles moteurs, de l’équilibre, visuels, etc. Au début de la maladie, ces symptômes s’expriment sous forme de poussée : ils apparaissent brutalement puis disparaissent. Les traitements existants aujourd’hui permettent de prévenir l’apparition de ces poussées. Parfois, certaines personnes sont touchées plus tard par une forme progressive de la maladie où les symptômes s’aggravent et perdurent.
Des risques plus importants
L’étude a impliqué plus de 80 000 participants : parmi eux, 12 251 étaient atteints de sclérose en plaques. Les auteurs de l’étude ont observé leur historique médical pour recenser le nombre de maladies cardiovasculaires et de décès sur une période de dix ans. En prenant en compte l’ensemble des facteurs ayant un impact sur la santé, comme le diabète ou le tabagisme, ils ont estimé que les personnes atteintes de sclérose en plaque et de dépression avaient un risque cinq fois plus élevé de décéder dans les dix années à venir, en comparaison aux autres participants. La conjonction des deux pathologies augmente également le risque de développer une maladie cardiovasculaire.
Des résultats à approfondir
"Ces résultats soulignent l’importance de détecter la dépression chez les personnes atteintes de sclérose en plaques, tout en surveillant les autres facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires", conclut Raffaele Palladino, auteur de cette étude. Il estime nécessaire de poursuivre les recherches sur ce sujet afin de comprendre si le traitement de la dépression peut réduire le risque de maladie cardiovasculaire ainsi que le risque de décès. D’autres facteurs pourraient aussi avoir une influence sur ce double risque, comme l’indice de masse corporelle.