La réussite universitaire ne dépend pas uniquement de la qualité des cours. Des facteurs économiques et sociaux y contribuent fortement. Dans la revue spécialisée Public Health Nutrition, des chercheurs le prouvent une nouvelle fois : selon leurs travaux, les personnes se trouvant en situation d’insécurité alimentaire ont plus de risques d’échouer dans leurs études.
Des difficultés scolaires plus importantes
L’étude a rassemblé un échantillon d’environ 1 500 élèves de collège aux États-Unis. Les chercheurs ont constaté que 15% d’entre eux étaient en situation d’insécurité alimentaire, c’est-à-dire qu’ils avaient un accès insuffisant aux ressources alimentaires adéquates. En observant quelques années plus tard leur taux de réussite aux différents examens, ils ont remarqué que les élèves ayant été en insécurité alimentaire avaient un taux de réussite 40% plus faible aux examens de fin de lycée. Leur chance d’obtenir un diplôme professionnel ou universitaire étaient 60% plus faibles en comparaison aux autres élèves.
Les conséquences du contexte familial
Parmi ces élèves rencontrant des difficultés socio-économiques, ceux dont les parents et grands-parents n’ont pas été au collège ou au lycée étaient dans une situation plus difficile encore. Moins de la moitié d’entre eux a réussi ses examens de fin de lycée. Selon les auteurs, être un "étudiant de première génération", c’est-à-dire être la première personne de la famille à aller au lycée, est un facteur associé à une plus faible réussite aux examens. À l’inverse, les élèves dont les parents ont été diplômés, et qui sont dans une situation de sécurité alimentaire, rencontrent moins de difficultés : 76% d’entre eux sont diplômés, contre seulement 47% pour ceux qui cumulent insécurité alimentaire et absence de personnes diplômées dans la famille.
Des effets aggravés par la crise
"Ces résultats montrent que nous avons besoin de politiques solides pour lutter contre l’insécurité alimentaire chez les jeunes, en particulier maintenant avec les niveaux élevés d’insécurité alimentaire relevés pendant la pandémie", commente Julia Wolfson, autrice principale de la recherche. Ces derniers mois, la crise du coronavirus a aggravé la situation des étudiants précaires, privés de boulots étudiants pendant les périodes de restriction. Selon une étude de l’association COP1 - Solidarités étudiantes, 79% des étudiants ont eu recours à une aide alimentaire pour la première fois lors de la crise sanitaire.