Depuis leur apparition sur le marché ces dernières années, les thermomètres à infrarouge ont peu à peu remplacé les thermomètres électroniques dans les armoires à pharmacie. Sans contact, ils permettent de déterminer après une simple application au niveau du front si une personne présente ou non de la fièvre, et se sont révélés particulièrement utilisés dans les situations de dépistage de la Covid-19.
Mais sont-ils pour autant fiables ? Pas tant que ça, estime Prescrire. Dans un communiqué daté du 1er septembre, la revue médicale explique que si les thermomètres à infrarouge sont utiles pour détecter une fièvre, ils sont en revanche "insuffisants pour retenir en confiance la présence de fièvre, en particulier dans une situation de dépistage".
En cas de suspicion de fièvre, privilégier le thermomètre électronique
Prescrire s’est appuyé sur 13 études concernant plus de 5 000 adultes et enfants pour mesurer la sensibilité moyenne des thermomètres à infrarouge sans contact. Il s’est avéré que leur capacité à déterminer une fièvre avec fiabilité "a été assez faible, de 81 % (environ 20 % de faux positifs) ; et leur spécificité moyenne, correcte, de 92 % (8 % de faux négatifs)".
De plus, souligne la revue médicale, "les écarts moyens de température corporelle mesurée au niveau du front avec des thermomètres à infrarouge sans contact sont de 0,2 °C à 0,3 °C par rapport à une mesure par la voie anorectale de référence".
Il est donc préférable, "pour retenir en confiance la présence de fièvre, en particulier dans une situation de dépistage", de privilégier les thermomètres à Gallium ou électroniques, et qui conviennent pour un usage oral, rectal ou axilliair.
Pour éviter des erreurs de mesure de la température avec un thermomètre à infrarouge, Prescrire rappelle qu’il est nécessaire de s’assurer "que le front du patient est propre, sec, non maquillé et dégagé". "Et pour interpréter le résultat affiché par le thermomètre, il importe de s'enquérir de la prise éventuelle de médicaments contre la fièvre."