- La vaccination contre les HPV est recommandée pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans.
- Un rattrapage est possible de 15 à 19 ans.
- Les papillomavirus humains (HPV) sont transmis au cours des rapports sexuels.
Depuis 2007, les autorités de santé recommandent aux jeunes filles de se faire vacciner contre les infections à papillomavirus humains (HPV). Le 1er janvier 2021, ces recommandations ont été élargies aux garçons. L’objectif de ce vaccin est de prévenir l’apparition de lésions cancéreuses génitales, et donc les cancers de l’utérus, du vagin, du pénis mais aussi de l’anus. La vaccination permet aussi de diminuer le risque de cancer de la gorge et de la bouche, car ils sont fréquemment liés aux HPV. Dans JAMA Oncology, des chercheurs américains montrent qu’il faudra faire preuve de patience pour percevoir les effets de la vaccination sur le nombre de ces cancers.
Des taux qui stagnent à cause des personnes non-vaccinées
Dans cette étude, les scientifiques de la Bloomberg School ont analysé les bases de données nationales sur les cas de cancer oropharyngé et les vaccinations contre les HPV. Cela leur a permis de réaliser des projections de l'impact de la vaccination contre les HPV sur les taux de ces cancers dans différents groupes d'âge. Ils estiment que le taux de cancer de la gorge et de la bouche diminuerait de près de moitié entre 2018 et 2045, chez les personnes âgées de 36 à 45 ans. Néanmoins, ce taux dans la population globale devrait rester stable jusqu’à 2045, à cause des taux toujours croissants de ces cancers chez les personnes âgées. "Nous estimons que la plupart des cancers de l'oropharynx de 2018 à 2045 se produiront chez des personnes de 55 ans et plus et qui n'ont pas été vaccinées", détaille l'auteur principal de l'étude, Yuehan Zhang. Dans la plupart des cas, ces cancers se déclarent tard dans la vie.
La vaccination, seule arme contre ces cancers
La vaccination est efficace contre cette famille de virus, mais présente un inconvénient majeur : elle peut prévenir, mais ne peut pas traiter. Elle n'agit pas contre les infections à HPV établies ou contre les cellules qui ont été transformées par le HPV et sont sur le point de former des tumeurs. Ainsi, il est recommandé principalement pour les jeunes qui ne sont pas encore exposés aux HPV sexuellement transmissibles. Chez les adultes ayant déjà une vie sexuelle, et des infections potentielles à HPV, le vaccin ne sera pas efficace à 100%.
Des taux de vaccination en augmentation ?
En 2020, près d’un tiers des jeunes filles de 16 ans avaient reçu les deux doses du vaccin. Selon les chercheurs américains, ces taux pourraient fortement augmenter dans les années à venir. En 2045, ils estiment, que 72% des personnes âgées de 36 à 45 ans seront vaccinées, 37% de celles âgées de 46 à 55 ans et 9% des 56-69 ans. Ces chiffres élevés devraient avoir un impact sur les taux de cancers. "Nos projections suggèrent que d'ici 2033 environ, près de 100 cas de cancer de l'oropharynx seront évités chaque année, mais d'ici 2045, ce chiffre sera multiplié par dix environ", conclut le chercheur.