- Le nez humain est capable de distinguer des millions d’odeurs différentes.
- Les capteurs du nez électronique sont capables de détecter les gaz liés aux odeurs.
Une petite machine capable de détecter des odeurs aussi bien que notre nez ? C’est le projet d’un groupe de chercheurs de l’université de Notre-Dame aux États-Unis. L’équipe du professeur Nosang Vincent Myung, professeur d’ingénierie, est parvenue à concevoir un prototype de nez électronique. Dans la mesure où il n’existe pas d’énergie émise par une odeur, ce sont les gaz issus des substances qui ont été à la base de leur invention. Leurs travaux sont parus dans la revue spécialisée EBioMedicine.
Imiter le nez humain
Le nez électronique est conçu à partir de capteurs, fabriqués grâce aux nanotechnologies. Il est possible de régler leur sensibilité et leur sélectivité pour reproduire les performances du nez humain. Pour information, le nez rassemble à lui seul plus de 400 récepteurs olfactifs.
Du monde agricole à l’armée : un nez aux multiples fonctions
"Un nez électronique peut être utilisé pour une variété d'applications, explique Nosang Vincent Myung. Par exemple, nous pouvons détecter des polluants atmosphériques ou des gaz à effet de serre. Mais nous pouvons également l'utiliser pour découvrir des médicaments et des bombes, détecter le cancer et les infections bactériennes, ainsi qu'identifier les fuites de gaz naturel et évaluer la qualité des aliments." Avec son équipe, ils travaillent sur une nouvelle utilisation de ce nez électronique dans le milieu agricole. L’outil permettra d’observer le cycle de l’azote dans les champs pour aider les agriculteurs à éliminer les gaz à effet de serre, tout en garantissant de meilleurs rendements. Un autre projet est également en cours dans le domaine militaire : les capteurs seront utilisés pour détecter les gaz toxiques. "L'avenir sera façonné par notre capacité à concevoir et à construire des capteurs intelligents, précis et de faible puissance qui nous aideront à mieux comprendre et interagir avec le monde qui nous entoure", conclut Nosang Vincent Myung.
De précédents prototypes de "nez électronique"
En 2017, des chercheurs finlandais ont mis au point des capteurs, reproduisant le fonctionnement du nez, pour détecter les composés volatiles présents dans l’urine : cela leur a permis de diagnostiquer les personnes atteintes d’un cancer du pancréas. En 2020, des médecins de l’hôpital Foch, situé à Suresnes (92) ont eu recours à ce type d’outil pour travailler sur la détection de la Covid-19. Chez les personnes placées sous respiration artificielle, l’appareil est fiable à 93% dans la détection du virus.