Le début de l’épidémie de la Covid-19 avait été marquée par la mise en quarantaine des passagers d'un paquebot entier infecté par la Covid-19. C’était le Diamond Princess. Sur les 3711 personnes à bord, environ 700 avaient été contaminées par le coronavirus. Sept en sont décédées. Une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine a suivi 104 de ces croisiéristes parmi lesquels 74 étaient asymptomatiques, c’est-à-dire positifs à la Covid-19 mais sans aucun symptôme. Pourtant, plus de la moitié d’entre eux, soit près de quarante personnes, ont ensuite présenté des anomalies pulmonaires, comme des taches grises sur les poumons. Elles ont été découvertes lors de radios faites plusieurs semaines après l’infection. "Il est important de savoir si cela constitue une vulnérabilité ou pas", estime Eric Topol, l’un des auteurs. Des conséquences pour ces patients asymptomatiques encore peu connues mais qui pourraient concerner un très grand nombre de personnes.
Plusieurs effets secondaires observés chez les asymptomatiques
Et les problèmes pulmonaires ne sont pas les seuls risques encourus par les personnes ayant été asymptomatiques. Une étude publiée en janvier 2021 a mis en avant la présence de caillots de sang pouvant provoquer une thrombose chez certains de ces patients, sans pouvoir expliquer le lien avec la Covid-19. Autre conséquence : des anomalies cardiaques. Une étude publiée dans la revue JAMA en septembre 2020 expliquait que certains asymptomatiques avaient eu une inflammation du myocarde plusieurs semaines après. Des infections du cœur, des myocardites ou encore des inflammations cardiaques ont aussi été signalées. Enfin, selon une étude publiée dans la même revue en 2021, les trois quart des enfants ayant développé un syndrome inflammatoire multisystémique des semaines après leur infection à la Covid-19 avaient été asymptomatiques. Cette pathologie se manifeste par des vomissements, des diarrhées, de la fièvre, etc. Mais le plus grave est qu’elle peut avoir des conséquences à long terme sur des organes comme le cœur ou les poumons.
Un enjeu de santé publique majeur
Le nombre de personnes ayant été asymptomatiques reste inconnu. Surtout au début de l’épidémie, ceux-ci ne faisaient pas forcément de tests PCR pour être dépistés et peuvent, encore aujourd’hui, ne pas savoir s’ils ont été infectés par ce virus. Pourtant, ces effets secondaires pourraient les toucher, même plusieurs mois plus tard, et leur laisser de graves séquelles. Jusqu’à présent, les scientifiques sont incapables de déterminer jusqu’à combien de temps après avoir eu la Covid-19, les asymptomatiques peuvent avoir des effets secondaires. Ils ne savent pas non plus précisément quels types de pathologies ils peuvent développer. Des recherches devront donc être menées pour mieux estimer tous ces effets secondaires et mener, si besoin, des campagnes de prévention afin de protéger la population à long terme de cette épidémie.