Il existe un nom pour presque chaque trouble qui concerne l’humain. Ce 26 août, la revue Scientific Reports a mis la lumière sur la misokinésie, une affection qui renvoie à l’agacement ressenti par les mouvements courts et répétitifs d’une autre personne. Ce trouble concernerait même une personne sur trois selon l’étude !
De l’anxiété, de la colère voire du dégoût
Les chercheurs ont mené une série d’expériences auprès de 4 100 volontaires. Ils ont été soumis à des stimuli visuels et ont dû faire un retour sur ce que cela leur provoque comme émotions. Cette étude est partie d’une remarque faite par la compagne du docteur Todd Handy, chercheur au département de psychologie de l’université canadienne de British Columbia qui a impulsé l’étude. “Je suis stressée quand tu t’agites”, lui a-t-il indiquer. De quoi donner envie au chercheur d’approfondir cette émotion pour mieux la comprendre.
Les résultats ont révélé qu’un tiers des volontaires s’est dit être angoissé par les mouvements répétitifs. Il s’agit de l’une des premières études sur ce trouble assimilé à “la haine du mouvement”. La misokinésie provoque de l’anxiété, de la colère voire du dégoût à la vue d’un geste répétitif, soit “une forte réponse affective ou émotionnelle négative”, rapporte l’étude. Cependant, les chercheurs n’ont pas mesuré le degré de sensibilité aux mouvements répétitifs des participants. Ils ont tout de même constaté que l’intolérance s’accroît avec l’âge.
Comprendre les origines
Les raisons pouvant conduire à ce trouble ne sont pas connues mais quelques pistes de réflexions ont été avancés par les auteurs de l’étude. Les neurones miroirs présents dans le cerveau pourrait être en cause. Ces derniers s’activent quand nous bougeons et quand les autres bougent. “Lorsque l’on voit que quelqu’un a mal, la douleur se répercute sur nous. Quand les gens s’agitent inconsciemment c’est parce qu’ils sont anxieux, les observer nous rend aussi anxieux”, propose Sumeet Jaswal qui a participé à l’étude.
Les chercheurs ont assuré vouloir mieux comprendre la misokinésie. Ils espèrent pouvoir “examiner cette question de plus près dans le cadre de nos recherches futures et déterminer s’il y a une composante génétique à cette sensibilité”, poursuit Todd Handy.