A la question, dans quelle ville de France se drogue-t-on le plus, les eaux usées de nos égouts pourraient apporter des réponses. Des chercheurs de l'Université Paris-Sud et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont en effet analysé des échantillons d'eaux usées provenant de vingt-cinq communes françaises de 10 000 à plus de 100 000 habitants, à la recherche de traces de drogues. Une étude inédite relayée ce mardi par le site web Docbuzz, qui a entraîné la colère de Martine Aubry, la maire de Lille.
Lille serait la capitale française de la conso de cocaïne...
D'après cette enquête lancée officiellement en 2012, Lille et ses environs arriveraient en tête pour la consommation de cocaïne avec 1 409 mg par jour pour 1 000 habitants pendant la semaine et 2 434 mg le week-end.
Des résultats que Martine Aubry, maire de Lille, a vivement contesté. Interrogée sur France 3 Nord Pas-de-Calais, elle a précisé que les prélèvements des chercheurs avaient été effectués le week-end de la grande braderie de Lille, « un moment où la ville accueille plus de 2 millions de personnes », souligne l'élue socialiste.
Et l'ancienne première secrétaire du Parti socialiste de rappeler que les données du Baromètre santé de l’INPES publié en mars 2013 révélaient que « le niveau de consommation des drogues dans le Nord Pas de Calais, quel que soit le produit stupéfiant étudié, est inférieur depuis de nombreuses années à la moyenne constatée dans le reste du pays. »
...et de cannabis
Par ailleurs, autre drogue, mais même constat. L'agglomération lilloise s'imposerait aussi comme la championne européene de la consommation de cannabis. Les Lillois en fumeraient 999 mg/jour/1000 habitants. C'est cinq fois plus qu'à Amsterdam, une ville où la consommation de cannabis est pourtante légalisée. Dans ce triste classement, Lille est suivie de près par Avignon, où la consommation de marijuana atteint là-bas aussi des sommets.
L'ecstasy, un problème montpelliérain ?
Enfin, la concentration de traces d'ecstasy dans les eaux usées atteint son pic dans la ville très étudiante de Montpellier, avec des taux cinq fois supérieurs à la moyenne française. L'étude révèle d'ailleurs que cette drogue, dite récréative, est principalement consommée dans le Sud de la France. Une information inquiétante puisque cette drogue de synthèse est aussi dangereuse que les autres substances, notammement en ce qui concerne le risque de dépendance.