- Les chercheurs prévoient un passage en phase clinique et donc des essais sur des patients humains en 2022 et une commercialisation en 2023.
- Ce vaccin octroie une immunité muqueuse de sorte que le virus n'ait plus la capacité de se multiplier et donc n'ait plus la capacité d'être propagé.
- La promesse de ce vaccin est belle puisque s’il son efficacité se confirme lors des futurs essais cliniques, il pourrait permettre l’abandon des gestes barrières.
La solution pour éradiquer le virus sera-t-elle nasale ? Des chercheurs français de l’université de Tours et de l’institut national de recherche agronomique l'INRAE travaillent au développement d’un vaccin nasal qui promet d’avoir un meilleur effet sur la transmission que les vaccins actuels, en plus de prévenir des formes graves. Une bonne nouvelle pour les bélénophobes, ceux qui ont la phobie des aiguilles.
Éliminer les risques de contamination
Dans un communiqué paru ce jeudi 9 septembre, les chercheurs de l’INRAE ont rapporté des résultats encourageants sur l’efficacité de leur candidat vaccin sur l’animal. “Les tests pré-cliniques menés en laboratoire démontrent l’efficacité du vaccin candidat après deux immunisations par voie nasale espacées de 3 semaines, tant en termes de réponse immunitaire que de neutralisation précoce du virus original et de ses variants, bloquant tout risque de contamination par un individu vacciné”, se réjouissent les chercheurs dans le communiqué. Ces derniers prévoient un passage en phase clinique et donc des essais sur des patients humains en 2022. Ils espèrent pouvoir commercialiser leur produit en 2023.
Comme évoqué, ce vaccin promet une réelle différence avec les vaccins existants : éliminer les transmissions. À l’heure actuelle, les vaccins ne permettent que de réduire ce risque de moitié, éloignant l’idée d’une immunité collective. Cela est dû au fait que la charge virale se trouve principalement dans le nez, qui constitue la porte d’entrée du virus. Ce candidat-vaccin entraîne une défense locale directement dans le nez et agit donc à l’endroit clé des contaminations et permettrait de protéger le patient vacciné d’être infecté ou de pouvoir transmettre le SARS-CoV-2.
Une immunité muqueuse
Ce vaccin induit une immunité muqueuse aux patients. “Le principe du vaccin nasal, c'est d’induire une réponse immunitaire au niveau du nez pour que cette réponse immunitaire agisse très précocement et fasse en sorte que le virus n'ait plus la capacité de se multiplier et donc n'ait plus la capacité d'être propagé”, précise la professeure Isabelle Dimier-Poisson qui a développé le vaccin. “C’est un type d’immunité particulière qui est conférée aux muqueuses notamment par des anticorps IgA (immunoglobulines A), développe Nathalie Mielcarek, directrice de recherche à l'Inserm, à Franceinfo. Et c’est très intéressant dans les cas d’une infection virale comme la Covid parce que cette immunité prévient l’entrée du virus dans les cellules.”
La promesse de ce vaccin est belle puisque s’il son efficacité se confirme lors des futurs essais cliniques, il pourrait permettre l’abandon des gestes barrières. En outre, il se veut efficace contre les variants car il arme la défense contre plusieurs protéines du virus et pas seulement la protéine Spike. Enfin, il apparaît comme non invasif, facilement transportable et conservable puisqu’il nécessite d’être gardé à 20 degrés, pendant plusieurs mois. Enfin, il serait une formule intéressante pour une éventuelle 3ème dose qui apporterait une forme d'immunité, locale cette fois, complémentaire par rapport à celle des vaccins utilisés dans les deux premières doses. Les chercheurs français ne sont pas les seuls à tester ce mode d’administration puisqu’une dizaine d’essais sont menés à travers le monde pour développer un vaccin nasal.