ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > L’exercice physique réduirait le risque d’anxiété de 60%

Stress

L’exercice physique réduirait le risque d’anxiété de 60%

Par Jean-Guillaume Bayard

Avoir un mode de vie physiquement plus actif permet de réduire les risques de développer des troubles anxieux sur le long terme.

Lordn/iStock
L'exercice physique permet de réduire l'anxiété aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Les femmes qui ont des performances élevées ont un risque anxieux plus important que celles qui ont un niveau de performance inférieur.

Les troubles anxieux, qui se développent généralement tôt dans la vie d'une personne, affectent environ 10% de la population mondiale et seraient deux fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes. De nombreuses études antérieures ont suggéré les effets positifs de l’exercice physique sur la santé mentale mais très peu ont examiné l'impact de la dose d'exercice, de l'intensité ou du niveau de forme physique sur le risque de développer des troubles anxieux. Des chercheurs suédois de l'université de Lund ont ainsi mené une étude sur le sujet et publié leurs résultats le 10 septembre dans la revue Frontiers in Psychiatry.

60% de risques en moins sur 21 ans

Les chercheurs ont comparé le risque de développer de l'anxiété de skieurs qui ont participé à la plus grande course de ski de fond au monde (Vasaloppet) entre 1989 et 2010 et des non-skieurs au cours de la même période. Au total, ils ont étudié les données de près de 400 000 personnes.

Les résultats ont montré un “risque significativement plus faible” de développer de l'anxiété chez ceux qui ont pris part à la course de ski de fond. “Nous avons constaté que le groupe ayant un mode de vie plus actif physiquement avait un risque presque 60 % inférieur de développer des troubles anxieux sur une période de suivi pouvant aller jusqu'à 21 ans”, avance Martine Svensson, autrice principale de l’étude.

Chez les femmes, les performances modulent le risque de faire de l’anxiété

Dans le détail des résultats, les chercheurs ont relevé une une différence notable dans le niveau de performance à l'exercice et le risque de développer de l'anxiété entre les skieurs masculins et féminins. Alors que la performance physique d'un skieur masculin n’a pas affecté le risque de développer de l'anxiété, chez les skieuses les performances ont modulé ce risque. Les plus performantes ont ainsi montré un risque presque doublé de développer des troubles anxieux par rapport au groupe qui était physiquement actif à un niveau de performance inférieur. Par contre celui-ci demeure inférieur à celui des femmes inactives physiquement.

Cette découverte, que les auteurs de l’étude ont qualifié de “surprenante”, a souligné l’intérêt de poursuivre les recherches pour mieux comprendre cette relation entre performance et risque d’anxiété. “Nos résultats suggèrent que la relation entre les symptômes d'anxiété et le comportement d'exercice peut ne pas être linéaire”, a souligné Martine Svensson.