Ce samedi 11 septembre 2021 est celui du triste vingtième anniversaire de l’attentat terroriste qui a vu deux avions percuter les deux tours du World Trade Center en plein cœur de New York et provoquer 2 977 morts. Ce jour-là, environ 15 200 soldats du feu sont intervenus. Un rapport du département des pompiers de la ville de New York révèle que parmi eux, 11 300, soit les trois quarts, ont, vingt ans plus tard, développé des maladies chroniques allant de complications respiratoires ou digestives à des cancers.
3 000 cancers
La santé des pompiers a été dégradé par l’intense fumée toxique qui s’est dégagée et a pénétré leur organisme. Celle-ci contenait des composants cancérigènes, tels que des polychlorobiphényles, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, de l’amiante, de l’acide sulfurique, de l’arsénique et du benzène. “Et maintenant il y a aussi le facteur de l’âge. Il y a un effet synergétique entre cette exposition et l’âge croissant des pompiers”, ajoute l’épidémiologiste Rachel Zeig-Owens, directrice du programme de santé créé suite aux attentats et coauteure du rapport, dans un article du magazine The Scientist.
Plus de 3 000 soldats du feu ont développé au moins un cancer et plusieurs centaines ont souffert de cancers multiples. Au total, près de 250 en sont décédés. Des chiffres qui confirment une autre étude, parue le 10 septembre 2021 dans la revue Occupational & Environmental Medicine, qui révèle que les pompiers en service au moment de l’attentat et les jours suivants ont 13 % de plus de risque de développer un cancer, comparés à leurs collègues qui n’ont pas participé au sauvetage après la catastrophe. Un risque qui augmente considérablement pour certains cancers, comme le cancer de prostate (+39%) et le cancer de thyroïde (plus du double).
Premiers arrivés, premiers malades
Une autre étude, parue dans la même revue, suggère que des disparités s’observent également entre les pompiers qui sont intervenus. Les premiers sur place auraient ainsi développé plus de cancer de la prostate. Au moment de leur arrivée, le nuage de fumée et de poussières était à son apogée. Cela aurait également provoqué chez eux d’autres problèmes de santé touchant notamment les poumons, le cœur et le foie.
Enfin, une autre recherche, présentée à l’occasion du congrès de la Société européenne respiratoire (ERS) de la European Lung Foundation, avance que ceux qui ont travaillé sur le site les deux premiers jours après l’attentat ont 30 % de risque en plus de souffrir de bronchopneumopathie chronique obstructive que ceux arrivés sur le site après. Des résultats qui se sont également constaté pour le risque de développement de maladies cardiovasculaires et de problèmes de foie.