- Selon une étude, la position debout serait associée à une meilleure sensibilité à l’insuline.
- Ce résultat est indépendant de la quantité d'activité physique quotidienne, du temps passé en position assise, de la santé générale du patient ou du surpoids.
En France, le diabète concerne plus de 3,5 millions de personnes selon l’Assurance maladie. Une récente étude, publiée dans la revue Journal of Science and Medicine in Sport, pourrait donc concerner beaucoup de patients. Selon les chercheurs, la position debout serait associée à une meilleure sensibilité à l'insuline.
Le diabète de type 2 : le plus fréquent dans le monde
Le diabète de type 2, aussi appelé diabète non insulinodépendant, est caractérisé par un taux de sucre - ou de glycémie - trop élevé dans le sang, l’hyperglycémie. Son apparition est généralement précédée d'une altération de la sensibilité à l'insuline (censée réguler le taux de sucre dans le sang), c'est-à-dire d'une résistance à l'insuline. Ainsi, le pancréas sécrète de l’insuline mais son effet est moins efficace. Le patient a donc une résistance à l’insuline et son taux de glucose dans le sang ne baisse plus naturellement. Il s’agit du diabète le plus fréquent dans le monde. Il est favorisé par l’évolution des modes de vie et l’urbanisation, parfois associés à de mauvaises habitudes qui sont aussi des facteurs de risque de cette maladie : mauvaise alimentation, inactivité physique, sédentarité, obésité, etc. Cependant, jusqu'à présent, l'impact du comportement sédentaire sur la résistance à l'insuline n’avait jamais été aussi précisément établi, notamment les positions assises et debout.
Au lieu d’être assis, passez du temps debout !
Pour parvenir à leurs résultats, les auteurs ont analysé les associations entre la résistance à l'insuline, le comportement sédentaire, l'activité physique et la bonne santé physique chez des adultes inactifs en âge de travailler présentant un risque accru de développer un diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires. Ainsi, les chercheurs ont observé que la position debout était associée à une meilleure sensibilité à l'insuline indépendamment de la quantité d'activité physique quotidienne, du temps passé en position assise, de la santé générale du patient ou du surpoids.
“Cette association n'avait pas été démontrée auparavant, souligne Taru Garthwaite, l’un des auteurs. Ces résultats encouragent donc à remplacer une partie du temps quotidien assis par une position debout, d’autant plus si les recommandations en matière d’activité physique ne sont pas respectées.”
Faire de l’activité physique en prévention
Les auteurs soulignent néanmoins l'importance de la bonne santé en général. Selon leurs résultats, l'augmentation du pourcentage de graisse corporelle est un facteur plus important en termes de sensibilité à l'insuline que l'activité physique, la forme physique ou le temps passé assis. En revanche, encore une fois, la position debout est associée à la sensibilité à l'insuline indépendamment, quelle que soit la santé globale du patient. “L'exercice physique régulier est bien connu pour être bénéfique pour la santé, poursuit Taru Garthwaite. Il semble que le sport, la forme physique et le comportement sédentaire soient également liés au métabolisme de l'insuline, mais indirectement, par leur effet sur la composition corporelle.”
Le diabète de type 2 est généralement découverte à l’âge adulte et peut entraîner de graves conséquences à l’instar de problèmes cardiovasculaires. Pour les éviter, le traitement consiste d’abord à reprendre de bonnes habitudes de vie : perte de poids, exercice physique, régime alimentaire équilibré, etc. Ainsi, d’après cette étude, l'augmentation du temps debout quotidien pourrait aussi aider à prévenir les maladies liées au mode de vie, surtout si les recommandations en matière d'activité physique ne sont pas respectées.
À l’avenir, les chercheurs souhaitent étendre leurs recherches afin de quantifier le temps nécessaire passé en position debout pour que l’impact sur le diabète soit significatif. "Notre objectif est d'étudier si la réduction du temps d'assise quotidien d'une heure a un impact sur le métabolisme énergétique et l'accumulation de graisse dans le foie et l'ensemble du corps, par exemple, en plus de la sensibilité à l'insuline et de la régulation de la glycémie", conclut Taru Garthwaite.