- L'émergence du variant Delta, deux fois plus contagieux que le variant Alpha, douche les espoirs d'immunité collective mondiale contre la Covid-19.
- Selon le directeur de l'OMS, il est urgent d'adapter la stratégie vaccinale pour réduire la pression sur les systèmes de santé et diminuer le risque de développer une forme grave, notamment en généralisant la 3e dose de vaccin.
Jusqu’en mai dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) était optimiste quant aux effets positifs de la vaccination sur la pandémie mondiale de Covid-19. Alors que les vaccins mis au point par Pfizer, Moderna ou encore Sinovac étaient déployés sur l’ensemble des continents de la Planète, le directeur de l’OMS Hans Kluge avait déclaré que "la pandémie serait terminée lorsque nous aurons atteint une couverture vaccinale minimale de 70 %" de la population mondiale.
Mais il s’agissait d’un vœu pieux. En cause : la problématique des variants, notamment Delta, bien plus contagieux, qui remettent en cause l’espoir d’une immunité collective. Même si Delta était déjà actif sur le sous-continent indien, "il n’y avait pas une telle émergence des variants plus transmissibles et plus viraux", a reconnu le directeur de l’OMS lors d’une conférence de presse vendredi 10 septembre.
La vaccination, indispensable pour limiter le risque de forme grave
Pour autant, même si atteindre l’immunité collective avec la vaccination est hautement compromis, il est indispensable de se faire vacciner pour "réduire la pression sur nos systèmes de santé qui ont désespérément besoin de traiter les autres maladies que la Covid", a rappelé Hans Kluge.
Le vaccin est d’autant plus précieux que le variant Delta est 60 % plus transmissible que le variant Alpha (dit "anglais") et qu’il double le risque d’hospitalisation et de forme grave de la maladie.
Adapter la stratégie vaccinale aux mutations du virus
Désormais, la priorité est d’"anticiper" la mutation du SARS-CoV-2 afin que les personnes vaccinées restent protégées contre les formes critiques de la Covid-19. "Si on considère que le Covid va continuer à muter et rester avec nous, comme la grippe, alors nous devons anticiper comment adapter progressivement notre stratégie de vaccination à la transmission endémique, et acquérir un savoir très précieux sur l'impact des doses supplémentaires", a ajouté Hans Kluge, qui mise notamment sur la généralisation d’une troisième dose. "Je crois que cela nous amène au point où l'objectif essentiel de la vaccination est avant tout d'empêcher les formes graves de la maladie et la mortalité", a-t-il conclu.