Grossesse, accouchement, premiers jours de vie du bébé… Les sages-femmes font partie intégrante des moments les plus importants de nos vies. Pourtant, le métier traverse une crise profonde, qui s’est traduite par de fortes mobilisations sociales début 2021.
A la demande du ministre des Solidarités et de la Santé et du secrétaire d’Etat chargé de l’enfance, l’IGAS donc a été missionnée pour analyser la situation et formuler des recommandations sur trois aspects essentiels (et d’égale importance) du métier de sage-femme : leurs missions, leur statut (à l’hôpital) et leur formation.
Une identité professionnelle brouillée
L’exercice de la profession de sage-femme est centré sur le suivi de la grossesse, l’accouchement, les soins postnataux de la mère et de l’enfant et le suivi gynécologique des patientes. Au fil des années toutefois, leurs missions ont fait l’objet d’extensions successives (en lien avec l’IVG, la vaccination...) "conduisant à brouiller l’identité de ce métier", constate l’Igas dans son nouveau rapport. En outre, si les sages-femmes appartiennent aux professions médicales, leur gestion les rapproche de facto des professionnels paramédicaux, et "les place dans un ‘entre deux’ qui fragilise leur positionnement et leurs interactions régulières avec les autres professionnels du soin", poursuivent les experts.
Augmenter les rémunérations
L’Igas formule ainsi plusieurs recommandations dans son rapport, et notamment :
- de recentrer le métier de sage-femme sur la prise en charge de la grossesse physiologique et le suivi gynécologique, en se coordonnant avec les différents acteurs du secteur.
- de définir un statut d’agent public spécifique.
- d'augmenter sensiblement les rémunérations des sages-femmes, tous modes d’exercice confondus.
- d'améliorer leurs conditions de travail.