Nageurs et amateurs d’activités nautiques, attention aux eaux dans lesquelles vous vous baignez… Dans un communiqué daté du vendredi 10 septembre, l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie rapporte que plusieurs cas de leptospirose ont été signalés chez des personnes ayant pratiqué des activités de canyoning sur le cours d’eau de l’Argensou au niveau d’Auzat et Vicdessos en Ariège.
Si l’ARS se fend d’un communiqué, c’est parce que la leptospirose est loin d’être une maladie bégnine. En 2018, un triathlète résidant Libourne en Gironde est même décédé après avoir contracté cette infection bactérienne transmise par l’urine des rongeurs, et notamment des rats.
600 personnes touchées chaque année en France
La leptospirose n’est pourtant pas uniquement transmissible par les rongeurs, les animaux sauvages et domestiques pouvant aussi être porteurs des bactéries pathogènes qui en sont à l’origine. C’est le cas de l’espèce Leptospira interrogans, qui se maintiennent dans les eaux douces et les sols boueux. La saisonnalité de la maladie est très marquée, avec une recrudescence durant l’été et l’automne liée à la chaleur et aux précipitations.
Selon l’institut Pasteur, la leptospirose est une maladie de répartition mondiale, à dominante tropicale. En France métropolitaine, elle touche environ 600 personnes chaque année. Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, égoutiers, éboueurs…) et les personnes pratiquant des loisirs nautiques (baignade, canoé, kayak, pêche, chasse, canyoning...) sont particulièrement à risque. Un vaccin contre le type de la bactérie est d’ailleurs proposé à certains professionnels tels que les égoutiers ou les vétérinaires.
Quels sont les symptômes de la leptospirose ?
Chez l’humain, la bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses. Dans sa forme modérée, la leptospirose "débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et douleurs articulaires diffuses. Elle peut évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire", détaille l’institut Pasteur. Elle peut aussi conduire à la mort dans 5 à 20 % des cas. Les formes les plus graves peuvent aussi entraîner des hémorragies ou une jaunisse.
D’où l’importance de consulter rapidement en cas d’apparition de symptômes. Selon l’ARS Occitanie, la maladie apparaît brutalement après une première phase d’incubation d’une dizaine de jours en moyenne (5 à 20 jours).
"Les personnes présentant des symptômes compatibles avec la leptospirose s’ils ont été en contact avec de l’eau douce (lac, rivière, puits, fossé, lavoir…) dans les 3 semaines précédant le début des signes, notamment lors de leurs activités de loisirs sur ce site (canyoning, baignade, pêche, canoë-kayak…), sont invitées à consulter rapidement leur médecin traitant en précisant le contexte à risque. Dans ce cas, la prescription d’un traitement antibiotique ciblé et la confirmation biologique de l’infection seront nécessaires", écrit l’ARS, qui précise qu’à ce jour, une dizaine de cas confirmés ou probables ont déjà été identifiés.