- Les cycles de la lune sont répartis en quatre phases : la nouvelle lune, le premier quartier, la pleine lune et le dernier quartier.
- L’étude est uniquement observationnelle, elle ne prouve pas l’existence d’un lien de cause à effet.
Des marées à la croissance de certains végétaux en passant par les cycles menstruels : l’influence de la lune sur l’environnement est importante. De nombreuses personnes confient d’ailleurs avoir un sommeil perturbé les soirs de pleine lune. Il a fallu du temps pour que les scientifiques puissent prouver ce lien, en écartant les facteurs pouvant avoir un impact sur le sommeil comme l’apnée obstructive du sommeil ou l’insomnie. Dans la revue Science of the Total Environment, des chercheurs poursuivent ces recherches sur les liens entre lune et sommeil.
Des effets variables selon les phases lunaires
L’équipe de recherche a recruté 850 participants, hommes et femmes. "Nous avons utilisé des enregistrements d'une nuit de sommeil à domicile", expliquent-ils. Cela leur a permis d’observer les évolutions de la qualité du sommeil selon les phases lunaires. Il existe deux principales périodes : la croissante et la décroissante. Au cours de la première, la surface de la lune illuminée vue de la Terre augmente et il n’est pas possible de la voir dans le ciel en pleine nuit au début de cette phase, mais plutôt au début de la nuit. En revanche, pendant la période décroissante, la surface éclairée diminue et le moment où la lune est visible est plutôt la fin de la nuit. "Nous avons constaté que les hommes dont le sommeil a été enregistré pendant les nuits de la période croissante du cycle lunaire présentaient un sommeil moins réparateur et un temps d'éveil plus long après le début du sommeil par rapport aux hommes dont le sommeil a été mesuré pendant les nuits de la période décroissante", précisent les chercheurs. À l’inverse, ils n’ont constaté aucun effet de la lune sur le sommeil des femmes.
Quelles sont les causes ?
"Notre étude, bien sûr, ne peut pas déterminer si l'association du sommeil avec le cycle lunaire était causale ou simplement corrélative", précise Christian Benedict, l’un des auteurs de cette recherche. Mais avec son équipe, il émet plusieurs hypothèses. Cela pourrait être à cause de la lumière du soleil réfléchie par la lune aux heures où les gens se couchent habituellement. Aussi, le cerveau masculin pourrait être plus sensible à la lumière que celui des femmes. En janvier dernier, une étude américaine s’est aussi intéressée aux effets de la lune sur le sommeil. Dans les jours qui précèdent la pleine lune, les auteurs ont observé que les participants dormaient plus tard et moins longtemps à cause du clair de Lune. Celui-ci stimulerait l’activité nocturne et perturberait ainsi le sommeil. Cette recherche avait été réalisée auprès de communautés argentines, qui n’ont pas accès à l’électricité. Les auteurs de l’étude estiment qu’ils seraient davantage perturbés par la lune, en comparaison aux populations urbaines.