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Drees

Dépenses de santé : malgré la pandémie, un coup de frein historique

Par Jean-Guillaume Bayard

Pourtant en pleine pandémie, les dépenses de santé en 2020 ont atteint 209,2 milliards d'euros, soit une hausse de 0,4% qui constitue la plus faible progression jamais enregistrée. Explication : un véritable coup d'arrêt a touché les soins autres que la Covid-19.

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Ce coup d’arrêt dans les dépenses de santé serait la conséquence des mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus, notamment le confinement du printemps 2020.
Cela s’est constaté chez les dentistes (-8,9%), les médecins (-5%), mais aussi pour les transports sanitaires (-9,4%) et les auxiliaires médicaux (-11,9%).
Les hôpitaux et les laboratoires d'analyses biologiques ont vu leurs dépenses bondir.

C’est un chiffre qui paraît paradoxal. Malgré les milliards d’euros mis sur la table pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, le total des dépenses santé ont affiché un coup de frein historique selon un rapport de la Drees publié ce mercredi 15 septembre. Celles-ci ont atteint 209,2 milliards d'euros. Cela correspond à une hausse de 0,4%, la plus faible progression depuis les années 1950, soit la “première année disponible des comptes de la santé”, souligne le service statistique des ministères sociaux.

À l’hôpital et dans les labos d’analyse, les dépenses ont bondi

Ce coup d’arrêt dans les dépenses de santé serait la conséquence des mesures mises en place pour lutter contre le coronavirus, et notamment du confinement strict au printemps 2020. Cela a eu pour effet de mettre un coup d’arrêt à la “consommation des soins”, explique le rapport. Cela s’est constaté chez les dentistes (-8,9%), les médecins (-5%), mais aussi pour les transports sanitaires (-9,4%) et les auxiliaires médicaux (-11,9%). À l’inverse, les infirmières (+7,2%) “peu affectées par les mesures de restrictions sanitaires” ont vu leur activité progresser.

Dans le même temps, d’autres dépenses ont bondi pour s’adapter à la crise sanitaire. Dans les hôpitaux, les dépenses ont augmenté de 3,7%, notamment portée par les “surcoûts” dus au Covid et surtout par les primes, heures supplémentaires et hausses de salaires dans les établissements publics. La hausse la plus notable concerne les laboratoires d'analyses biologiques qui ont vu leurs dépenses bondir (+37,4%) en raison du dépistage massif par tests PCR mis en œuvre à partir de l'été 2020.

Le reste à charge le plus faible d’Europe

Cette hausse des dépenses liées à la Covid ont conduit à une prise en charge accrue des dépenses de santé par la Sécurité sociale. Celle-ci a financé 79,8% des dépenses de santé l'an dernier, soit presque 2 points de plus qu'en 2019. En revanche, les complémentaires santé ont été moins sollicitées et leur part a reculé d'un point, à 12,3%. Une tendance également constaté dans le reste à charge des ménages qui s’est élevé à 6,5%. Pour le Drees, cela est principalement le fait de la réforme “100% Santé” dont les premiers effets se sont fait sentir, notamment concernant les soins dentaires. D’ailleurs, le service statique note que, parmi les 28 pays de l’Union européenne, la France est celui où le reste à charge des ménages en santé est le plus faible.