- Plus de 200 000 personnes en France vivent avec la maladie de Parkinson.
- Elle provoque des tremblements au repos, génère de la lenteur dans les mouvements et peut perturber la marche.
- Une activité physique régulière est bénéfique pour les patients atteints de la maladie.
La maladie de Parkinson est souvent connue pour les tremblements qu’elle génère, mais cette pathologie neuro-dégénérative peut provoquer différents troubles, dont ceux liés à la marche. Il existe des méthodes pour réduire l’impact de ces troubles sur les déplacements des personnes atteintes. Des chercheurs néerlandais ont mené des recherches à ce sujet, publiées dans la revue Neurology, de l’association américaine de neurologie.
Des troubles handicapants au quotidien
Plus de 4 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont été interrogées dans le cadre de cette recherche. Toutes souffraient de troubles liés à la marche comme les déséquilibres, les chutes ou les blocages. Parmi elles, 35% ont confié que leurs troubles de la marche étaient un handicap dans leurs activités quotidiennes. Plus de la moitié ont fait une ou plusieurs chutes dans l’année qui a précédé l’étude.
Quelles sont les stratégies possibles pour les éviter ?
"Nous savons que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson inventent souvent spontanément des "détours" pour surmonter leurs difficultés à marcher, afin de rester mobiles et indépendantes", explique l'autrice de l’étude, Anouk Tosserams. Mais il existe sept stratégies connues pour faciliter le quotidien des patients. L’une d’elles consiste à créer des repères internes, comme un compte à retour dans sa tête, il est aussi possible de se fixer des repères externes comme un métronome. La troisième se base sur une modification de l’exigence liée à l’équilibre, en faisant des virages plus larges par exemple. Cela peut aussi passer par un travail sur le mental, avec des techniques de relaxation. Enfin, il est aussi possible de se fixer sur l’observation, en regardant quelqu’un marcher, d’adapter sa méthode de marche, en marchant à reculons, ou encore de changer d’utilisation des jambes, en faisant du vélo.
Des stratégies insuffisamment connues des patients
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont demandé aux participants s’ils avaient déjà entendu parler de ces sept stratégies, et s’ils les avaient utilisées. Ils ont constaté que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson utilisent couramment des techniques de compensation de la marche, mais ne sont pas au courant de ces sept stratégies précises. 17% des personnes n'avaient jamais entendu parler d'aucune de ces stratégies et seulement 4 % connaissaient les sept. En moyenne, chaque personne en connaissait trois. Pourtant, lorsqu’ils avaient essayé l’une d’elles, les participants confiaient généralement que cela avait eu un effet positif sur la réduction de leurs troubles.
Une efficacité qui dépend du contexte
Les chercheurs ont découvert que les stratégies fonctionnaient différemment selon le contexte dans lequel la personne les utilisait. Par exemple, la visualisation des mouvements avait un taux de réussite de 83 % lorsque les personnes l'utilisaient pour marcher à l’extérieur, alors qu’il était de 55% lorsqu’elles y avaient recours pour circuler dans un espace étroit. "Nos résultats suggèrent qu'une approche" taille unique" ne fonctionne pas, car différents contextes peuvent nécessiter des stratégies différentes, ou parce que les individus répondent simplement mieux à une stratégie par rapport à une autre", conclut Anouk Tosserams.