- La mesure de la pression oculaire fait partie des examens de dépistage du glaucome, avec l’examen du fond de l’œil et de la papille optique, la gonioscopie et le relevé du champ visuel.
- Le tonomètre mesure le temps nécessaire à la cornée pour s’aplatir après l’envoi d’air pulsé. Cela indique la pression intraoculaire.
- En France, la moitié de la population ignore qu'elle est atteinte d'un glaucome.
Un virus peut être présent dans des endroits que l’on ne soupçonne pas. Dans le cas de la Covid-19, des chercheurs indiens démontrent qu’il peut être présent dans les larmes, et être transmis lors de tests oculaires. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Physics of Fluids.
Un constat réalisé lors de test de dépistage du glaucome
Les scientifiques se sont intéressés à un examen en particulier : le test du glaucome. Lors de celui-ci, les ophtalmologistes utilisent un tonomètre pour mesurer la pression dans un œil. Ue forte pression peut indiquer un risque de développer un glaucome. Pour réaliser cette mesure, l’instrument émet une bouffée d'air qui frappe la surface de l’œil : celle-ci provoquerait l’expulsion de gouttelettes.
Des gouttelettes pouvant être expulsées à un mètre de distance
Les chercheurs ont modélisé la réponse de l'œil à cette bouffée et ont pris des images à grande vitesse des yeux subissant la procédure. Lorsque l’œil est frappé par la bouffée d'air, le film de larmes à la surface s’étend et se répand sur les paupières. "La cornée est comme une surface élastique. Ainsi, au fur et à mesure qu'elle se déforme et qu’elle reprend sa forme, elle donne un genre coup de pied à l’œil", détaille l'auteur de cette recherche, Saptarshi Basu. Cela génère des sortes d’ondes dans l’oeil, qui se déplacent, ainsi le liquide lacrymal finit par devenir instable et les larmes se brisent en gouttelettes. L'équipe a suivi la vitesse de ces gouttelettes lorsqu'elles quittent l’œil. Selon leurs estimations, elles pourraient se déplacer jusqu'à un mètre du patient. La distance dépendrait du débit d'air dans la pièce. Lors de cette expérience, les yeux avec plus de larmes ont créé plus de gouttelettes que les yeux secs.
Quelles précautions faut-il prendre ?
"Ce que vous pensez être une procédure sans contact très sûre nécessite d'être un peu prudent", souligne Saptarshi Basu. Pour réduire les risques de transmission du virus, les auteurs de cette étude recommandent de ne pas utiliser de collyre avant le test de glaucome, sauf si cela est médicalement nécessaire. Ils précisent également que ces observations sont valables pour d’autres types de virus. Ces résultats devraient aider les professionnels de la vue à mettre au point de nouveaux protocoles de sécurité sanitaire : "comme une meilleure ventilation de la pièce et le nettoyage des instruments et des surfaces à proximité, qui n'étaient peut-être pas considérés comme nécessaires dans le passé", concluent les scientifiques.