Des recherches antérieures ont montré que des infections précoces des voies respiratoires inférieures jouent un rôle central dans l'apparition de maladies respiratoires plus tard dans la vie. L’association de ces infections avec le développement de l'apnée obstructive du sommeil n’avait pas été établie. C’est désormais chose faite. Pour la première fois, des chercheurs ont identifié un lien entre les deux affections dans une étude publiée le 15 septembre dans la revue Sleep.
Prévenir tôt l'apnée obstructive du sommeil pour en réduire l’incidence
L'étude a également démontré que les enfants avec des antécédents de bronchiolite sévère pendant la petite enfance ont plus de deux fois plus de chances de développer une apnée obstructive du sommeil au cours des cinq premières années de la vie. Cela se confirme indépendamment des autres facteurs de risque.
“Ces résultats soulèvent des inquiétudes quant à la possibilité que les stratégies de prévention primaire puissent entraver l'établissement initial de l'apnée obstructive du sommeil après des infections virales précoces des voies respiratoires inférieures, craint Gustavo Nino, chercheur au Children's National Hospital et auteur principal de l’étude. La prévention primaire de l'apnée obstructive du sommeil chez les enfants aurait un effet considérable sur la réduction de l'incidence croissante de cette maladie et sur la prévention de ses effets néfastes sur la santé des enfants et au-delà.”
Un nouveau mécanisme d’apparition
Cette découverte offre la possibilité de mettre en place de nouvelles stratégies d’anticipation pour identifier et prévenir l’apnée obstructive du sommeil. “Notre étude offre un nouveau paradigme pour étudier les mécanismes impliqués dans la pathogenèse précoce de l'apnée obstructive du sommeil chez les enfants”, avance Gustavo Nino.
5% des personnes touchées en France
L'apnée du sommeil est une affection des voies aériennes supérieures qui se caractérise par des arrêts respiratoires qui peuvent durer plus de 10 secondes, voire plus de 30 secondes. Le conduit qui s'étend de l'arrière du nez jusqu'à la gorge se ferme de manière répétitive pendant le sommeil, limitant ainsi l'apport d'oxygène et provoquant des réveils jusqu'à 100 fois ou plus par heure.
En France, l'apnée du sommeil touche plus de 5 % de la population. Le taux d'accidents de voiture est sept fois plus élevé chez les personnes atteintes d’apnées du sommeil. On estime que plus d’un diabétique de type 2 sur cinq a des apnées du sommeil.
Les personnes souffrant d'apnée du sommeil non traitées sont également plus susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires, et sont également plus exposées aux risques de démence et de dépression.