Tests de dépistage rapide (TROD), autotests et dépistages couplés, ces moyens de dépistage devront être développés pour une lutte efficace contre la pandémie du VIH. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Environ 28 000 personnes ignorent si elles sont séropositives ou non. L’ANRS se fixe deux objectifs principaux pour combattre l’épidémie : réduire le nombre de personnes ignorant leur séropositivité et « limiter l’épidémie en permettant au plus grand nombre de connaître son statut sérologique. » Deux missions qu’une systématisation du dépistage peut mener à bien.
Les tests doivent être banalisés
Les TROD et les autotests sont deux moyens de dépistage de proximité rapides. Selon l’ANRS, ils ne sont pas suffisamment mis à la disposition des médecins et des associations. Les organisations régionales de santé doivent banaliser leur utilisation. Une attention particulière est demandée aux acteurs de santé. Ils sont encouragés à proposer systématiquement un dépistage, rapide ou non, à trois profils particuliers : les patients dont les symptômes évoquent une infection au VIH, les populations où la prévalence est élevée et les personnes qui n’ont pas été dépistées depuis longtemps.
Dépister VIH, hépatites et IST en même temps
L’ANRS insiste aussi sur le besoin de systématiser le couplage des dépistages. Dépister en même temps les hépatites virales B et C, le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles représente un gain de temps pour les patients et les soignants. Dernier point important dans le développement du dépistage : développer le dépistage dans les lieux de détention, où les infections au VIH sont fréquentes.
Les personnes les moins sensibilisées à l’importance du dépistage sont aussi les plus touchées par le VIH : les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), les migrants d’Afrique subsaharienne, les usagers de drogue. La faute à un travail de prévention mal ciblé. L’ANRS insiste sur le fait que le dépistage ne suffit pas. Améliorer les comportements par des stratégies de dépistage constitue le gros du travail. Mais il faudra également éduquer les populations exposées et les jeunes à une sexualité responsable.