- Un avis d'experts publié dans le "BMJ" recommande le Regeneron, un traitement par anticorps monoclonaux de synthèse.
- Ce traitement doit cependant être réservé aux patients "avec des formes non sévères de la Covid-19 qui sont à haut risque d’hospitalisation".
Certains patients ayant contracté la Covid-19 pourront bientôt bénéficier d’un nouveau traitement. Ce vendredi 24 septembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande officiellement l’utilisation du Regeneron. Selon un avis d’experts publié dans le British Medical Journal, ces anticorps de synthèse doivent cependant être réservés à des patients bien précis.
Un traitement réservé aux patients âgés ou immunodéprimés
Ce sont les "patients avec des formes non-sévères de la Covid" mais "à haut risque d’hospitalisation", comme les personnes âgées ou immunodéprimées qui pourront bénéficier du Regeneron. Le traitement est aussi recommandé pour les patients atteints "d’une forme sévère ou critique et qui sont séronégatifs, c’est-à-dire qui n’ont pas développé leur propre réponse en anticorps" malgré l’infection au SARS-CoV-2.
"Pour tous les autres types de patients Covid-19, il est peu probable que les bénéfices apportés par ce traitement aux anticorps soient significatifs", estiment en revanche les experts.
Deux anticorps monoclonaux de synthèse
Mis au point par la société de biotechnologies Regeneron, le traitement du même nom est commercialisé par le laboratoire Roche sous le nom de Ronapreve. Il s’agit de la combinaison de deux anticorps monoclonaux de synthèse, le casirivimab et l’imdevimab qui, injectés en intraveineuse, doivent aider les défenses immunitaires du patient à lutter contre l’infection à la Covid-19. Il s'agit notamment du traitement dont avait bénéficié l'ancien président américain Donald Trump.
Cette recommandation de l’OMS au sujet des anticorps de Regeneron se base sur les résultats de différents essais cliniques montrant que le traitement "réduit probablement le risque d’hospitalisation et la durée des symptômes chez les patients à plus haut risque de formes sévères" de la Covid-19. L’organisation onusienne est aussi motivée par les résultats de l’essai britannique Recovery qui a montré que les anticorps de synthèse "réduisent probablement le risque de mourir et d’être placé sous ventilation artificielle chez les patients qui n’ont pas encore développé leurs propres anticorps".
Un traitement à 1 700 euros la dose
Pour l’heure cependant, le Ronapreve reste largement inaccessible pour les patients du fait de son prix : environ 1 700 euros la dose. "Étant donné le coût élevé et la faible disponibilité de ce traitement, (l’agence internationale d’achat de médicaments) Unitaid est en train de négocier avec le laboratoire Roche (...) pour obtenir des prix plus bas et une distribution équitable à travers toutes les régions, en particulier les pays à faible et moyen revenu", a déclaré l’OMS dans un communiqué distinct. L’OMS demande aussi à Roche de "transférer sa technologie pour permettre la fabrication de versions équivalentes de ce traitement, afin que tous les patients qui en ont besoin puissent y avoir accès".