- C'est ce lundi que s'ouvrent les Assises e la santé mentale et de la psychiatrie. Présidées par Emmanuel Macron, elles devraient se clôturer par l'annonce du remboursement des consultations chez les psychologues.
- Elles interviennent alors que la crise sanitaire a durablement impacté la santé mentale des plus jeunes : 30 % des moins de 24 ans a déjà eu des idées suicidaires.
C’est le grand rendez-vous qu’attendaient les professionnels du secteur. Ce lundi s’ouvrent les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie. Promises par Emmanuel Macron en réponse au mal-être des Français provoqué par la crise de la Covid-19, elles devraient se solder par des annonces concrètes de la part du chef de l’État pour mieux prendre en charge les patients et venir en aide à un secteur "au bord de l’implosion", qui manque de moyens et de psychiatres.
"Un enjeu majeur"
Si ces Assises sont tant attendues, c’est parce que la santé mentale des Français est au plus bas, en particulier celle des jeunes. Touchés de plein fouet par la crise sanitaire et ses conséquences sur leur vie sociale et professionnelle, les moins de 24 ans seraient, selon le baromètre de la dépression révélé ce lundi par Europe 1, 30 % à avoir eu des pensées suicidaires au cours des derniers mois.
Interrogé par Europe 1, le docteur Pierre de Maricourt, psychiatre et chef de service à l'hôpital Saint-Anne à Paris, rappelle que "la dépression est la maladie qui a l'impact en termes d'incapacité le plus élevé dans le monde, largement au-dessus d'autres maladies comme les maladies cardio-vasculaires. C'est vraiment une maladie qui touche le fonctionnement au quotidien et qui, chez les jeunes, peut pénaliser leur développement, leur scolarité et donc la suite de leur vie. C'est un enjeu majeur."
Un remboursement des consultations de psychologues
Contactés par l’Agence France-Presse, les professionnels de santé du secteur psychiatrique espèrent qu’Emmanuel Macron annonce, en clôture des débats, le remboursement des consultations chez les psychologues, à l’image du chèque psy mis en place pour les enfants au printemps. Mais les syndicats redoutent l’annonce d’un tarif "indécent". Ils espèrent aussi un plan d’urgence pour venir au secours d'une "psychiatrie publique sinistrée".
"Le secteur psychiatrique va très mal. Il manque de lits, de personnel et de médecins. Il manque de tout, constatait ce lundi sur France Bleu Normandie Marie-Pierre Colombé, psychologue clinicienne et membre du collectif des psychologues normands. C'est très bien l'ambulatoire. Par contre, l'ambulatoire est lui aussi complètement défavorisé. L'ambulatoire, c'est les centres de consultations médico psychologiques (CMP) qui sont inclus dans le territoire, qui font un travail de réseau extrêmement important."
Certains thèmes ne seront en revanche pas abordés lors de ces Assises, comme l’ont déploré des professionnels de la santé mentale. Dans une tribune publiée samedi dans Le Parisien, 187 signataires, parmi lesquels 90 psychiatres, regrettaient ainsi que l’utilisation en hausse des contentions psychiques et des isolements psychiatriques soient laissés de côté. "Attacher et isoler redouble et aggrave les isolements psychiques et sociaux des personnes déjà fragilisées par leurs troubles psychiques", rappelaient-ils.