- Le jeu a plusieurs vertus pour les enfants : il leur permet de s’amuser, il stimule leurs sens, leur motricité et peut les aider à acquérir de nouvelles compétences.
- Il y a toutefois une limite à cette étude : les mères étaient toujours présentes près des enfants. Leur interaction avec les objets pourraient être conditionnée par cette présence.
Le jeu a des vertus, plus importantes que le simple divertissement. Dans le cas des bébés, c’est un outil non-négligeable d’apprentissage. Plusieurs études l’ont déjà prouvés : des enfants en bas âge ont été observé en train de jouer dans des salles dédiées dans des laboratoires. Dans ce type de recherche, les objets et jouets sont choisis auparavant et le temps consacré au jeu est déterminé par les scientifiques. Une équipe scientifique du département de psychologie de l’université de New-York a voulu réaliser une expérience dans d’autres circonstances. Plutôt que d’observer les enfants jouer en laboratoire, ils se sont déplacés chez eux pour comprendre les effets du jeu quotidien sur leur développement. Leurs résultats ont été publiés dans la revue spécialisée Society for research in child development.
Quel était le profil des familles participantes ?
Au total, 40 bébés ont été observés pour cette étude : ils avaient 13, 18 ou 20 mois. Les familles ont été recrutées à New York dans des d’hôpitaux, notamment grâce à des brochures. Les mères étaient âgées de 27 à 46 ans et la majeure partie d’entre elles avaient obtenu un diplôme universitaire. L'étude s’est déroulée entre décembre 2017 et septembre 2019. Chacune des familles a reçu une récompense pour cette participation : une carte-cadeau de 75 $ à chaque visite.
Quel était le déroulé de l’étude ?
À chaque fois, un chercheur a enregistré les nourrissons et leurs mères avec une caméra, en ayant le minimum d’interaction et d’intervention. Les nourrissons étaient libres d'interagir avec tous les objets disponibles. Mais les auteurs de l’étude ont précisé la définition de l’interaction : le fait que les nourrissons déplacent manuellement un objet avec leurs mains. Par exemple, taper sur une table avec les mains ou passer les mains sur une surface n’était pas pris en compte si le nourrisson n'avait pas déplacé l’objet ou s’il ne l’avait touché d'autres parties du corps que ses mains.
Des interactions très nombreuses, avec tout type d’objet
Lors de ces jeux à la maison, les chercheurs ont constaté que les bébés utilisent des dizaines d’objets et de jouets par heure, pour des interactions très variées. Les nourrissons passaient autant de temps à jouer avec des objets ménagers comme les poubelles, boîtes, oreillers et autres télécommandes, qu'avec des jouets. "Notre recherche donne une image sans précédent des interactions spontanées des nourrissons avec les objets, analyse Orit Herzberg, chercheur post-doctoral à l'Université de New York et co-auteur de l’étude. Au lieu de considérer le comportement du nourrisson comme instable et distrayant, cette activité exubérante des nourrissons doit être considérée comme un atout pour le développement." Cela participe notamment à l’amélioration des capacités motrices, cognitives, sociales et celles liées au langage. "Les bébés découvrent le monde en jouant avec autant de choses que possible, dans de courtes périodes d’activité, poursuit-il. Et chaque objet est un objet de jeu potentiel."