- L’insuffisance cardiaque est l’incapacité du muscle cardiaque à assurer normalement son rôle de propulsion du sang dans l’organisme.
- Elle peut survenir dans l’évolution d’un infarctus du myocarde, d’une angine de poitrine, d’une HTA…
"Nous sommes conscients des freins à lever pour améliorer le parcours de soins des patients dans la prise en charge de l'insuffisance cardiaque. Les solutions proposées sont autant d'atouts pour optimiser le parcours de soin et la qualité des soins prodigués". Lors d’une conférence de presse, le Docteur Florence Beauvais, cardiologue à l'AP-HP-GRU Lariboisière à Paris, le Professeur Thibaud Damy, cardiologue à l'AP-HP-GHU Mondor à Créteil et M. Philippe Muller, président de l'association Soutien à l'Insuffisance Cardiaque (SIC), ont présenté un nouveau livre blanc, destiné à améliorer la prise en charge de l’insuffisance cardiaque en France.
En France, plus de 1,5 million de personnes sont atteintes d'insuffisance cardiaque ; un chiffre qui augmente de 25% tous les 4 ans, notamment à cause du vieillissement de la population. "L'insuffisance cardiaque est donc un enjeu de santé publique par son impact sur la santé des Français, mais aussi par son coût médico-économique", explique le GICC. Les experts ont ainsi identifié quatre axes d’amélioration de la prise en charge de cette maladie.
Lutter contre l'errance diagnostique
L'errance diagnostique induit un retard dans la prise en charge des patients atteints d'insuffisance cardiaque et de cardiomyopathies rares ou héréditaires. "Il est essentiel de mieux informer le grand public et les soignants via des campagnes d'information ou de dépistage et d'élargir la formation à plus de professionnels de santé. Il faut aussi garantir un accès aux tests génétiques dans les cardiopathies héréditaires sur tout le territoire", ajoutent les experts.
Optimiser la prise en charge des patients
Le GICC veut également créer une filière de soins spécifique à l’insuffisance cardiaque, qui doit permettre d'orienter les patients vers des structures dédiées en développant un maillage territorial. "Les patients doivent pouvoir bénéficier d'une offre de soin adaptée à leur sévérité et leur besoin", estiment les professionnels de santé.
Développer une prise en charge coordonnée, multidisciplinaire et multi-professionnelle
"Il faut développer une prise en charge coordonnée multidisciplinaire et multi-professionnelle du patient insuffisant cardiaque afin de permettre une meilleure prise en charge (traitement, télésurveillance, réadaptation...) adaptée à leur atteinte cardiaque et à leurs comorbidités", recommandent également le GICC. "Le développement de nouveaux métiers paramédicaux est essentiel pour y parvenir, avec la création d'infirmière spécialisée en insuffisance cardiaque (ISPIC)", jugent les experts.
Proposer une alternative à l'hospitalisation
Le nombre de lits dans les hôpitaux ne permettra pas de prendre en charge tous les patients à venir. "Il faut donc proposer des alternatives à l'hospitalisation conventionnelle pour les décompensations cardiaques. De nouveaux modes d'hospitalisation ambulatoire ou d'hospitalisation à domicile (HAD) sont à inventer", analysent les médecins. "Associer ces nouveaux modes à la télésurveillance à la téléconsultation et à la coordination par les infirmières ISPICS permettront de garantir l'offre de soin", pensent-ils. Plusieurs expérimentations sont actuellement menées sur le territoire pour aller dans ce sens.
"Enfin et bien sûr, le maintien de la qualité de la prise en charge de tous ces nouveaux patients reposera sur toutes les innovations thérapeutiques ou diagnostiques et sur le partage d'informations entre les acteurs (dossier médical)", conclut le GICC.