- Le diabète de type 1 concerne environ 10% des diabétiques.
- Chaque année, le nombre de personnes atteintes augmente d’environ 3 à 4%.
- Le traitement par insuline permet aux patients d'avoir une espérance de vie équivalente au reste de la population.
Quel est l’impact de notre alimentation sur la probabilité de développer un diabète de type 1 ? Une équipe de chercheurs a voulu répondre à cette question. Ils se sont intéressés plus particulièrement à l’alimentation des nourrissons, allaitement ou lait de vache, et le risque de diabète. Leurs résultats ont été présentés lors de la réunion annuelle de l’Association européenne pour la recherche sur le diabète.
Qu’est-ce que le diabète de type 1 ?
Le diabète est une hausse prolongée de la concentration de glucose dans le sang, autrement appelée hyperglycémie. Il existe deux types de diabète : le type 1 ou le type 2. Le second est lié à une mauvaise utilisation de l’insuline, qui régule normalement la glycémie, et le premier est provoqué par un déficit d’insuline. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune : les anticorps du système immunitaire éliminent les cellules qui produisent l’insuline, car elles sont identifiées comme étrangères au corps humain. Cette auto-destruction serait la conséquence d’une conjonction de facteurs : des prédispositions génétiques, des virus ou bien l’alimentation.
Une méta-analyse sur l’alimentation
"Le diabète de type 1 est une pathologie grave, qui nécessite un traitement tout au long de la vie, souligne la directrice de cette nouvelle étude, Anna-Maria Lampousi. Au fil du temps, une glycémie élevée peut dégrader le cœur, les yeux, les pieds, le foie et réduire l’espérance de vie." Pour ces différentes raisons, elle a souhaité travailler sur les facteurs de risque associés cette maladie. Avec son équipe, elle a rassemblé près de 6 000 études réalisées sur le sujet. Au total, 152 recherches ont été retenues : cela a permis aux scientifiques d’observer les effets de 27 produits alimentaires sur le risque de diabète de type 1.
Lait maternel et lait de vache : des effets opposés
Selon leurs conclusions, les nourrissons qui ont été allaités le plus longtemps et ceux qui ont été uniquement allaités avaient des risques réduits d’être atteints de diabète de type 1 par la suite. Ce risque était réduit de 60% pour les enfants allaités pendant 6 à 12 mois, en comparaison à ceux allaités moins longtemps. Il était réduit de 30% pour ceux uniquement nourris au sein pendant leurs deux à trois premiers mois, en comparaison à ceux qui consommaient autre chose que le lait maternel. Selon les chercheurs, l’allaitement aide au développement du système immunitaire du bébé et améliore la composition de son microbiote intestinal.
Ils se sont également intéressés au lait de vache : une forte consommation de produits laitiers et de lait de vache avant 15 ans augmente le risque de diabète de type 1. Les enfants ayant bu au moins trois verres de lait de vache par jour à cette période avaient un risque 78% plus élevé de développer un diabète de type 1, par rapport à ceux qui en buvaient moins. Les raisons de ce risque plus élevé sont inconnues, mais l’équipe suppose que les acides aminés présents dans le lait de vache pourraient déclencher la réaction du système immunitaire face aux cellules produisant de l’insuline. Les chercheurs interprètent toutefois leurs résultats avec prudence. "La plupart des preuves disponibles à ce jour sont de qualité limitée et des recherches supplémentaires, plus qualitatives, sont nécessaires avant de pouvoir formuler des recommandations diététiques", précise Anna-Maria Lampousi.