Les chamailleries d’enfants semblent légères et sans conséquences, en réalité, elles peuvent nuire à la santé mentale des années plus tard. Selon une étude parue dans Journal of youth and adolescence, les enfants harcelés ou harceleurs vis-à-vis de leurs frères et sœurs sont plus à risque de développer des troubles mentaux plus tard. Dans ces travaux, les chercheurs, Umar Toseeb et Dieter Wolke, définissent le harcèlement entre frères et sœurs : il s’agit de tout comportement agressif, non-désiré, de la part d’un frère ou d’une sœur qui implique un déséquilibre du pouvoir et est répété plusieurs fois. Des recherches précédentes ont montré que la moitié des enfants de 11 ans sont concernés par ce phénomène, mais cette proportion diminue ensuite.
Des questions sur leur santé mentale et leur bien-être
Dans leur étude, les deux chercheurs ont analysé les données concernant plus de 17 000 jeunes. Ils avaient répondu à un questionnaire sur le harcèlement entre frère et sœur à 11 puis à 14 ans. Il comportait deux questions : "à quelle fréquence vos frères et sœurs vous blessent ou vous harcèlent-ils en faisant exprès ?" et "à quelle fréquence blessez-vous ou harcelez-vous volontairement vos frères ou sœurs ?". Lorsqu’ils avaient 17 ans, d’autres questions leur ont été posé sur leur santé mentale et leur bien-être. Leurs parents ont également reçu un sondage sur le bien-être mental de leurs enfants à ces trois âges.
Harceleur ou harcelé : des conséquences similaires sur la santé mentale
Les scientifiques ont remarqué que plus la fréquence du harcèlement entre frère et sœur augmente entre la pré-adolescence et le milieu de l’adolescence, plus la sévérité des troubles mentaux est importante à la fin de l’adolescence. Les résultats ont également révélé que l'intimidation entre frères et sœurs au début de l'adolescence, que la personne soit une victime, un agresseur ou les deux, a un effet à long terme sur la santé mentale à la fin de l’adolescence. "Il faut noter que même ceux qui ont intimidé leurs frères et sœurs, mais n'ont pas été eux-mêmes harcelés ont eu de moins bons résultats en matière de santé mentale des années plus tard", précise le Dr Toseeb. Selon lui et son co-auteur, lutter contre le harcèlement entre frère et sœur pourrait permettre de prévenir les troubles de la santé mentale à la fin de l’adolescence.