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Edulcorants

Perte de poids : pourquoi les boissons "light" sont de faux amis

Par Jean-Guillaume Bayard

Dans le cadre d’un régime visant à perdre du poids, les boissons sans sucre sont de faux amis en raison de la présence de sucralose, un édulcorant artificiel qui augmente l’appétit.

rez-art/iStock
La suclarose provoque une activité accrue dans les régions du cerveau responsables des fringales et de l'appétit chez les femmes et les personnes obèses.
L'édulcorant entraîne également une diminution des niveaux d'hormones qui indiquent à l’organisme qu’il est rassasié.

Pour perdre du poids, de nombreuses personnes se tournent vers les boissons sans sucre, dont l’excès est connu pour favoriser la prise de poids. Problème, de nombreux sodas light contiennent du sucralose, un édulcorant artificiel qui a pour effet d’augmenter les fringales et l'appétit, en particulier chez les femmes et les personnes obèses. Telle est la conclusion d’une étude parue le 28 septembre dans la revue JAMA Network Open.

Les effets des édulcorants débattus 

Jusqu’alors, les conséquences sur la santé des édulcorants artificiels restent floues et aucun consensus scientifique clair sur effets sur l'appétit, le métabolisme du glucose et le poids corporel n’existe. “Il existe une controverse autour de l'utilisation d'édulcorants artificiels, car de nombreuses personnes les utilisent pour perdre du poids, pointe Kathleen Page, chercheuse à la University of South California (USC) et autrice principale de l’étude. Alors que certaines études suggèrent qu'ils peuvent être utiles, d'autres montrent qu'ils peuvent contribuer à la prise de poids, au diabète de type 2 et à d'autres troubles métaboliques. Notre étude a examiné différents groupes de population pour déterminer certaines des raisons de ces résultats contradictoires.”

Pour cette recherche, les scientifiques ont examiné 74 participants, comprenant un nombre égal d'hommes et de femmes ayant un poids dit de santé, un surpoids ou une obésité, permettant aux chercheurs d'explorer les différences potentielles entre les groupes de population. Au cours de trois expériences différentes, ils ont consommé 300 millilitres d'une boisson édulcorée au saccharose (sucre de table), au sucralose ou de l'eau. Dans les deux heures qui ont suivi leur consommation, les chercheurs ont mesuré trois choses : l'activation des régions du cerveau responsables de l'appétit et des fringales en réponse à des images d'aliments riches en calories ; le taux de glucose (glycémie), d'insuline et d'autres hormones métaboliques dans le sang ; et la quantité de nourriture consommée lors d'un buffet de collations fourni à la fin de chaque session. 

La sucralose ne supprime pas la faim

Les résultats ont montré une activité accrue dans les régions du cerveau responsables des fringales et de l'appétit chez les femmes et les personnes obèses après avoir consommé des boissons contenant du sucralose par rapport aux boissons contenant du vrai sucre. Les chercheurs ont également constaté une diminution des niveaux d'hormones qui indiquent à l’organisme qu’il est rassasié après que les participants aient bu la boisson contenant du sucralose par rapport à la boisson contenant du saccharose, suggérant que les boissons sucrées artificiellement peuvent ne pas être efficaces pour supprimer faim. Enfin, après que les participantes aient bu la boisson contenant du sucralose, elles mangeaient plus au buffet de collations qu’après avoir bu la boisson contenant du saccharose. Chez les hommes, aucune différence n’a été perçu sur la consommation du buffet.

Notre étude commence à fournir un contexte pour les résultats mitigés des études précédentes en ce qui concerne les effets neuronaux et comportementaux des édulcorants artificiels, se félicite Kathleen Page. En étudiant différents groupes, nous avons pu montrer que les femmes et les personnes obèses peuvent être plus sensibles aux édulcorants artificiels. Pour ces groupes, la consommation de boissons sucrées artificiellement peut amener le cerveau à avoir faim, ce qui peut à son tour entraîner une consommation accrue de calories.” La chercheuse recommande toutefois d'interpréter ces résultats avec prudence, car tous les participants ont jeûné pendant la nuit avant l'étude et avaient probablement plus faim que d'habitude.