Et si une perte de poids de 15% devenait l'objectif principal dans la prise en charge du diabète de type 2 ? C'est ce que suggère une étude menée par des chercheurs de l'université du Texas et publiée le 30 septembre dans The Lancet. Cela aurait pour effet de ralentir, voie d'inverser la progression, de la maladie et ses complications.
"Nous proposons que pour la plupart des patients atteints de diabète de type 2 sans maladie cardiovasculaire, l'essentiel soit de gérer l'anomalie sous-jacente clé et le moteur de la maladie, c'est à dire l'obésité, précise le Dr Lldiko Lingvay, auteur de cette étude. Une telle approche aurait l'avantage de traiter non seulement l'hyperglycémie mais aussi d'autres complications liées à l'obésité telles que la stéatose hépatique, l'apnée du sommeil, l'arthrose et l'hypertension artérielle en ayant ainsi un plus grand impact sur la santé globale du patient que la simple gestion de sa glycémie".
Une rémission de la maladie en 2 ans
Pour aboutir à ces conclusions, le Dr Lingvay rappelle les résultats d'autres études dont l'essai DIRECT qui a évalué les effets d'un changement de mode de vie chez des patients sen surpoids présentant un diabète de type 2 depuis moins de 6 ans. Cela a démontré une rémission de la maladie en 2 ans chez 70% des patients ayant perdu 15 kilos ou plus pour un poids de base moyen de 100 kilos. D'autres travaux portant sur la chirurgie bariatrique ont également montré des avantages immédiats et durables pour les patients obèses atteints de diabète de type 2 en réduisant leur besoin en médicaments hypoglycémiants dans les jours suivant l'intervention et en améliorant plusieurs indicateurs de santé à long terme.
Une perte de poids d'au moins 15%
L'étude publiée dans The Lancet précise que "les principales caractéristiques identifiant les personnes chez lesquelles l'augmentation de la graisse corporelle est un facteur clé du diabète de type 2 sont la présence de graisse autour de la taille, une hypertension, artérielle et une stéatose hépatique". Ce qui fait dire au Dr Lingvay que pour cette population, une perte de poids totale d'au-moins 15% permettrait d'améliorer le contrôle de la glycémie mais surtout de prévenir l'évolution à long terme de la maladie et de ses complications métaboliques associées.
Le travail du Dr Lingvay intègre aussi des recommandations pour le suivi de ces patients obèses et souffrant de diabète de type 2: "Il est également essentiel que la pratique médicale intègre la gestion du poids chez ces patients et que ceux qui les traitent acquièrent de l'expérience dans tous les aspects de la gestion de l'obésité".