Maladie inflammatoire chronique de la peau et du cuir chevelu, le psoriasis touche, selon l’Inserm, environ 20 % de la population française. Survenant chez les personnes présentant une prédisposition génétique ou sous l’influence de facteurs favorisants, le psoriasis est dû à un dérèglement immunitaire qui entraine une inflammation chronique et exagérée de la peau et une surproduction de kératinocytes, les cellules productrices de kératine qui composent majoritairement l’épiderme. La maladie se caractérise par des plaques rouges, plus ou moins inflammatoires, recouvertes squames de couleur blanc-argenté, qui se détachent en flocons.
Il existe actuellement de nombreux traitements contre le psoriasis. Outre ceux par voie topique comme les dermocorticoïdes ou les dérivés de la vitamine D, il est aussi possible de prescrire des médicaments oraux ou injectables, ou encore des séances de PUVAthérapie pour traiter les formes sévères. Mais ces traitements peuvent être améliorés, notamment en ce qui concerne leur efficacité chez certains patients, et leur sécurité.
Dans une nouvelle étude publiée dans l'International Journal of Molecular Sciences, des chercheurs du Medical College of Georgia et du Charlie Norwood VA Medical Center (États-Unis) affirment que la glycérine serait efficace contre le psoriasis. Appliqué par voie topique ou ingéré, ce liquide peu coûteux et sûr permettrait de calmer les plaques classiques squameuses, rouges, en relief et qui démangent.
Une réduction significative des lésions cutanées
Les premières recherches sur la glycérine comme traitement contre le psoriasis remontent à vingt ans. Dans une étude alors publiée dans The Journal of Investigative Dermatology, les chercheurs avaient montré que la glycérine améliorait l'apparence de la peau et l'aidait également à mieux fonctionner en favorisant la maturation des cellules cutanées.
En plus de son effet apaisant et émollient, la glycérine contient du phosphatidylglycérol (lipides), qui régule la fonction des kératinocytes et supprime ainsi l'inflammation de la peau.
Dans le cadre de ces nouveaux travaux, les chercheurs ont utilisé sur des souris de l'imiquimod, connu pour produire des plaques semblables au psoriasis chez les humains. Les souris ont ensuite soit bu de la glycérine, soit ont reçu le traitement par voie topique. Dans un cas comme dans l'autre, la glycérine a contribué à réduire le développement des lésions cutanées.
"Comme l'huile et l'eau ne se mélangent pas, la glycérine peut également être utile en soutenant le rôle majeur de la peau en tant que barrière de perméabilité à l'eau, de sorte que, à l'extrême, lorsque nous sommes assis dans une baignoire, l'eau du bain ne traverse pas notre peau et nous gonfle comme un ballon", explique ainsi le Dr Wendy Bollag, physiologiste cellulaire et autrice principale de l’étude. Elle souhaiterait désormais que les prochaines étapes comprennent également des essais cliniques avec des dermatologues et des patients. Elle travaille aussi sur l’élaboration d’une crème à la combinaison optimale : glycérine et phosphatidylglycérol dans la même crème topique.